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L’eau exige notre engagement, plaident les organisateurs d’une conférence de l’ONU

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L’eau exige notre engagement, plaident les organisateurs d’une conférence de l’ONU

Les Représentants permanents des Pays-Bas et du Tadjikistan auprès des Nations Unies parlent des enjeux et de la manière dont le monde peut s'unir pour agir dans le domaine de l'eau
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Afrique Renouveau: 
28 Février 2023
Ambassadeurs Yoka Brandt du Royaume des Pays-Bas (à gauche) et Jonibek Ismoil Hikmat
Ãå±±½ûµØPhoto/Mark Garten
Les ambassadeurs Yoka Brandt du Royaume des Pays-Bas (à gauche) et Jonibek Ismoil Hikmat de la République du Tadjikistan au siège de l'ONU à New York. Leurs pays sont les hôtes conjoints de la Conférence de l'ONU sur l'eau de 2023.

L’eau, c’est la vie, mais cette ressource naturelle vitale s’épuise, souffre de pollution et de mauvaise gestion. La perturbation du cycle hydrologique provoque également davantage de catastrophes liées à ±ô’e²¹³Ü. Pour relever ces défis, l’ONU organisera du 22 au 24 mars l’un des événements les plus importants de l’histoire de ±ô’e²¹³Ü à son siège à New York.

En rassemblant des gouvernements, des institutions, des banques, des entreprises, des organisations non gouvernementales (ONG), des jeunes, des femmes, des peuples autochtones et de nombreuses autres parties prenantes du monde entier, laÌýConférence des Nations Unies sur ±ô’e²¹³Ü de 2023Ìýtentera de proposer des solutions révolutionnaires à la crise mondiale de cette ressource vitale. Une crise multiforme, aussi, qui se manifeste par le « trop d’eau », illustré par les tempêtes et les inondations ; le «Ìýtrop peu d’eauÌý», dans le cas des sécheresses et de la pénurie d’eau souterraine ; et de « ±ô’e²¹³Ü trop sale », comme ±ô’e²¹³Ü potable polluée.

Les ambassadeurs des pays co-organisateurs de la conférence, Yoka Brandt, Représentante permanente du Royaume des Pays-Bas auprès de l’ONU, et Jonibek Ismoil Hikmat, Représentant permanent de la République du Tadjikistan auprès de l’ONU, ont évoqué les enjeux et discuté de la manière dont le monde peut s’unir pour une action dans le domaine de ±ô’e²¹³Ü.ÌýÌý

Cet entretien a été édité pour des raisons de longueur et de clarté.

Pourquoi ±ô’e²¹³Ü est-elle si importante pour votre pays et le reste du monde ?ÌýÌý

Yoka BrandtÌý: Pour nous, ±ô’e²¹³Ü est, a toujours été et restera toujours une priorité. Notre pays, avec son delta fluvial de faible altitude sur la mer du Nord et ses petites îles dans les Caraïbes, a été littéralement façonné par ±ô’e²¹³Ü. Au cours des siècles passés, nous avons acquis beaucoup d’expérience sur les manières de nous accorder et de vivre avec ±ô’e²¹³Ü. Et comme d’autres, nous sommes continuellement confrontés à de nouveaux défis, tels que les sécheresses et les inondations, et les conséquences de l’élévation du niveau de la mer en Europe et dans les Caraïbes.Ìý

Malgré ces défis, ±ô’e²¹³Ü peut jouer un rôle de rassembleur et de connecteur, et même, si elle est bien gérée, de catalyseur d’équité, de prospérité et de durabilité. Il y a plus de 900 ans, notre pays a reconnu la capacité de ±ô’e²¹³Ü à offrir une plate-forme permettant de nous rassembler au-delà des divisions, des intérêts particuliers et au-delà des frontières et des barrières que nous avons instituées. Cette ambition a été institutionnalisée grâce à notre modèle de gouvernance de ±ô’e²¹³Ü et à la coopération avec les autorités régionales de ±ô’e²¹³Ü. La sécurité de ±ô’e²¹³Ü est fermement ancrée dans nos lois, nos politiques et nos budgets. Et nous continuons d’explorer avec d’autres de nouvelles pistes et approches sur la façon de préparer et de revaloriser ±ô’e²¹³Ü pour le bénéfice de tous et pour notre planète.

Jonibek HikmatÌý: L’eau nous tient à cÅ“ur. Le Tadjikistan est un pays montagneux doté d’abondantes ressources en eau. Depuis plus de deux décennies, il défend activement cette noble cause par le biais de ses initiatives spécifiques. À ce jour, notre gouvernement a présenté huit résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies relatives à ±ô’e²¹³Ü. Nos initiatives mondiales sur ±ô’e²¹³Ü douce, la coopération internationale, ±ô’e²¹³Ü pour la vie et, maintenant, ±ô’e²¹³Ü pour le développement durable ont énormément contribué à faire progresser les objectifs liés à cette ressource. En effet, le partenariat et la coopération sont deux excellentes recettes pour le succès de ce voyage, qui a amené des pays aussi différents que les nôtres, l’un situé en amont dans les montagnes, l’autre en aval au bord de la mer, à devenir co-organisateurs de cette conférence importante et ambitieuse.Ìý

Le monde est-il sur la bonne voie pour atteindre les objectifs internationaux liés à ±ô’e²¹³Ü d’ici 2030 ?

Jonibek HikmatÌý: Les progrès vers l’Objectif de développement durable (ODD) 6 et d’autres objectifs sont à la traîne en raison de l’impact de la pandémie deÌýCOVID-19, de la crise climatique et des conflits. Nous devons travailler jusqu’à quatre fois plus vite pour atteindre l’ODD 6 – assurer la disponibilité et la gestion durable de ±ô’e²¹³Ü et de l’assainissement pour tous d’ici 2030. LaÌýConférence sur ±ô’e²¹³ÜÌýnous offre à tous une bonne occasion d’examiner et d’évaluer les progrès accomplis ainsi que les lacunes et les contraintes auxquelles nous avons été confrontés dans la mise en Å“uvre de ces objectifs. C’est aussi une bonne occasion de renforcer la coopération et le partenariat pour catalyser et accélérer les actions dans le domaine de ±ô’e²¹³Ü.

© OMS/Rob Holden

Dans votre énoncé de vision pour la Conférence, vous avez décrit ±ô’e²¹³Ü comme un « dealmaker », un moteur de coopérations et de réalisations, pour un monde plus durable et inclusif. Pouvez-vous expliquer les liens entre ±ô’e²¹³Ü et la réalisation des objectifs de développement durableÌý?ÌýÌý

Yoka BrandtÌý: Sans eau, il n’y a pas de vie. L’eau est fondamentale dans notre vie quotidienne et a des liens directs avec la santé, le climat, le développement économique, etc. La pénurie d’eau compromet la sécurité alimentaire et sanitaire et exerce un impact négatif sur notre approvisionnement énergétique et nos objectifs climatiques. Trop d’eau fait que nos communautés sont confrontées aux tempêtes, à la pluie et aux inondations. Et la pollution et le manque d’accès à ±ô’e²¹³Ü potable, à l’assainissement et aux installations d’hygiène entravent gravement les potentiels des populations, en particulier pour les femmes et les filles, et mettent des vies en danger. Des solutions pour ±ô’e²¹³Ü peuvent donc contribuer substantiellement à la réalisation de tous les ODD.

L’eau relie tous les graves défis de notre époque, de la sécurité alimentaire et énergétique à la santé et au changement climatique. Les inondations de l’année dernière, au Pakistan et au Nigéria, ou les énormes sécheresses et feux de brousse dans la forêt amazonienne et en Australie nous rappellent que ±ô’e²¹³Ü à le pouvoir de bouleverser des vies et de menacer notre santé, notre sécurité, notre nourriture et notre cadre de vie. La pandémie de COVID-19 nous a également prouvé que le manque d’accès à ±ô’e²¹³Ü potable, aux installations d’hygiène et d’assainissement crée des risques et des vulnérabilités sans précédent, et empêchent les femmes et les filles de participer sur un pied d’égalité à la société.

OCHA/ Trond Jensen

Quelles sont les principales attentes à cette Conférence ?ÌýÌý

Yoka BrandtÌý: Nous avons besoin, pour ±ô’e²¹³Ü, d’un moment, d’un événement à la hauteur des Accords de Paris. Comme l’a récemment déclaré le Secrétaire général de l’ONU,ÌýAntónio Guterres, nous devons agir de manière décisive avant qu’il ne soit trop tard. Et nous devons agir avec des engagements transformateurs. C’est ce que nous tentons de faire à la Conférence sur ±ô’e²¹³Ü parce que nous avons besoin de plus de partenariats, de plus d’investissements et de plus d’action. Nous avons besoin d’un programme d’action pour ±ô’e²¹³Ü contenant des engagements audacieux pour accélérer la mise en Å“uvre de la Décennie d’action pour ±ô’e²¹³Ü et duÌýProgramme 2030.

Jonibek HikmatÌý: Une conférence réussie doit être inclusive à la fois en termes de processus et de résultats, ne laissant personne de côté, avec une forte participation des pays du Sud et de tous les groupes de parties prenantes tels que les femmes, les jeunes et les groupes autochtones. Une conférence réussie doit également être intersectorielle, mobilisant tous les autres secteurs pour améliorer la façon dont ils gèrent et utilisent les ressources en eau. Une conférence réussie doit aussi être orientée vers l’action. Le 24 mars, nous présenterons unÌýprogramme d’actionÌýpour ±ô’e²¹³Ü, plein d’engagements transformateurs et révolutionnaires qui peuvent véritablement accélérer les progrès vers les objectifs liés à ±ô’e²¹³Ü. Lors de cette conférence, nous aurons moins besoin de déclarations audacieuses que d’engagements audacieux et de l’audace de les mettre en pratique. Ce dont nous avons besoin, c’est d’engagements de la part des gouvernements, de la société civile et du secteur privé du monde entier.

© UNICEF/Sebastian Rich

Que faut-il pour assurer un monde sûr en eau pour tous ?ÌýÌý

Yoka BrandtÌý: Le statu quo n’est pas suffisant pour atteindre les ODD relatifs à ±ô’e²¹³Ü, aux objectifs liés à ±ô’e²¹³Ü et à la sécurité mondiale de ±ô’e²¹³Ü. À l’approche de la Conférence, les gouvernements, les Nations Unies, les organisations de la société civile, les entreprises, les investisseurs, les communautés locales, les jeunes et tant d’autres parties prenantes unissent leurs efforts pour faire la différence en prenant des engagements pour leÌýProgramme d’action pour ±ô’e²¹³Ü. En tant qu’État membre de l’ONU, nous intensifions également nos efforts nationaux et internationaux. Par exemple, nous avons lancé la Commission mondiale sur l’économie de ±ô’e²¹³Ü qui examinera de nouvelles politiques, approches et collaborations qui vont au-delà de la pensée économique traditionnelle pour changer radicalement la façon dont nous comprenons, valorisons et gérons ±ô’e²¹³Ü en tant que bien commun. Nous investirons également dans de meilleures données pour améliorer nos réponses aux catastrophes liées à ±ô’e²¹³Ü, nous améliorerons l’accès à ±ô’e²¹³Ü et à l’assainissement pour atteindre les laissés-pour-compte, et nous investirons davantage dans des solutions pour lutter contre le changement climatique, la faim et la perte de biodiversité.ÌýÌý

OMM

Jonibek HikmatÌý: Nous avons lancé les deux Décennies internationales « L’eau, source de vie », 2002-2015 et « L’eau pour le développement durable », 2018-2028. Nous avons également lancé le Processus de ±ô’e²¹³Ü de Douchanbé - des conférences internationales biennales sur ±ô’e²¹³Ü. La deuxième conférence de ce type qui s’est tenue dans notre pays en juin 2022 a adopté la Déclaration de Douchanbé, qui comprend des messages importants pour unir les efforts mondiaux, prendre de nouveaux engagements et intensifier et accélérer les actions et les partenariats pour atteindre les objectifs de la Décennie d’action pourÌý±ô’e²¹³Ü.

ÌýQuel est le rôle des jeunes dans la résolution des problèmes liés à ±ô’e²¹³Ü ?ÌýÌý

Yoka BrandtÌý: La Conférence sur ±ô’e²¹³Ü offre une occasion unique d’unir le monde pour ±ô’e²¹³Ü. Notre objectif est de rassembler tout le monde et de faire entendre toutes les voix différentes. Les jeunes jouent un rôle très important à cet égard. Leurs voix, leurs idées et leurs solutions sont cruciales pour résoudre les défis actuels liés à ±ô’e²¹³Ü. Les co-animateurs sont pleinement engagés à inclure les jeunes dans l’ensemble du processus : de la préparation au suivi.

Avec le Sommet des Nations Unies sur lesÌýODDÌýen vue pour septembre 2023 et le Sommet du futur en 2024, quelles sont les prochaines étapes pour faire avancer l’agenda mondial de ±ô’e²¹³Ü après la Conférence sur ±ô’e²¹³Ü ?ÌýÌý

Jonibek HikmatÌý: Le Programme d’action pour ±ô’e²¹³Ü est un moyen d’arriver à une fin, pas une fin en soi. Nous voulons utiliser autant que possible les structures existantes, tant en termes de mise en Å“uvre que de suivi et d’établissement de rapports. Par conséquent, le suivi de ces engagements devrait être intégré dans les structures existantes, telles queÌý le Sommet desÌýODDÌýen septembre et le Sommet du futur en 2024.

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