Le marché des obligations vertes, sociales et durables (GSS) reste une nouvelle frontière pour l’Afrique qui aidera le continent à mettre en place un financement plus profond, résilient et durable, selon les décideurs politiques, les régulateurs et les émetteurs souverains pairs à travers l’Afrique de l’Ouest.
Les experts s’exprimaient lors d’un atelier virtuel sur le développement du marché des obligations GSS afin de sensibiliser et considérer les options d’émission potentielle d’obligations GSS en Afrique de l’Ouest par des émetteurs gouvernementaux souverains ou des entités infranationales.
L’atelier virtuel a été co-organisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque mondiale et les Nations Unies, le 26 mai, en Afrique de l’Ouest.
Hanan Morsy, Secrétaire exécutive adjointe de la CEA, déclare : « En tant qu’instrument de financement innovant, les obligations GSS contribuent à combler le déficit de financement des ODD. Tout en partageant des caractéristiques avec les obligations traditionnelles, les obligations GSS dirigent exclusivement le financement vers des projets ayant des résultats climatiques et environnementaux positifs dans les secteurs de l’énergie, des transports, de la construction, de l’agriculture et de l’eauÌý».
«ÌýLa CEA a démontré qu’une relance verte, basée sur des investissements verts, peut générer jusqu’à 420Ìý% de meilleurs rendements en valeur ajoutée brute et jusqu’à 250Ìý% de meilleurs rendements en création d’emploisÌý».
Elle fait remarque que l’atelier est le premier d’une série couvrant le développement des obligations GSS dans différentes sous-régions d’Afrique.
L’atelier visait à sensibiliser et étudier les options d’émission potentielle d’obligations vertes et d’autres obligations GSS en Afrique de l’Ouest, potentiellement par des émetteurs gouvernementaux souverains ou des entités infranationales.
Compte tenu de la vaste demande des investisseurs et du potentiel des obligations GSS pour répondre aux besoins d’investissement durable de l’Afrique, cet atelier avait pour objectif de partager des informations sur le marché international des obligations GSS et le potentiel des obligations GSS en Afrique de l’Ouest.
« Le financement des besoins critiques de croissance verte et d’adaptation en Afrique est un mandat central de la Banque mondiale. Les obligations vertes et durables, ainsi que le niveau accru de transparence qu’elles suscitent, peuvent aider de nombreux pays de la région dans leur cheminement vers la garantie d’un financement du marché pour les investissements futurs », déclare Jorge Familiar, Vice-Président et Trésorier de la Banque mondiale. «ÌýLa Banque mondiale est prête à s’associer aux parties prenantes de toute l’Afrique de l’Ouest dans ce parcours ».
L’émission mondiale d’obligations durables, selon eux, a atteint plus de 1 100 milliards de dollars en 2021 et devrait dépasser 1,5 milliards de dollars en 2022. Cependant, l’émission d’obligations souveraines durables est encore assez limitée, ne représentant que 11 % du total en 2021. En Afrique, il y a seulement quatre émetteurs souverains d’obligations GSS.
Jean-Paul Adam, Directeur de la Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles, à la CEA, déclare que l’Afrique a un faible investissement provenant du secteur privé et des coûts élevés du capital pour investir dans les secteurs verts, durables ou sociaux.
« Alors que l’Afrique dispose de 23 % du financement climatique officiel, elle détient moins de 1 % des émissions mondiales d’obligations vertes et paie plus de deux fois plus que ses pairs de même notation pour accéder aux marchés », dit le directeur de la CEA.
Il déclare que l’Afrique est aujourd’hui confrontée à de multiples défis, notamment le fardeau de la dette et le coût d’emprunt historiquement élevéÌý; la relance post-Covid ; les questions liées au changement climatique ; les pénuries d’énergie et de nourriture dues à la guerre en Ukraine. Ces défis rendent d’autant plus nécessaire pour les Etats africains de bénéficier de nouveaux moyens de lever des fonds auprès d’Investisseurs privés dans un cadre transparent et efficace et à des taux raisonnables.
Les discussions de l'atelier ont porté sur les nouvelles tendances du marché, l'expérience pratique des récents émetteurs d'obligations souveraines GSS, les exigences des programmes d'obligations GSS, une discussion sur les avantages et les coûts associés à l'émission de différents types d'obligations GSS et les domaines de potentiel ECA, Banque mondiale et le soutien d'autres donateurs.