Les pays africains doivent diversifier leurs exportations pour survivre aux chocs 茅conomiques globaux tels que la pand茅mie de COVID-19 et la guerre en Ukraine, d茅clare la Conf茅rence des Nations Unies sur le commerce et le d茅veloppement (CNUCED).
Dans son听听publi茅 le 14 juillet, la CNUCED indique que les pays africains peuvent se diversifier 茅conomiquement en stimulant leurs exportations de services 脿 forte valeur ajout茅e, en 茅largissant l'acc猫s des entreprises priv茅es aux services financiers, en exploitant les nouvelles technologies financi猫res et en mettant en 艙uvre des politiques efficaces.
Malgr茅 des d茅cennies d'efforts de diversification, 45 des 54 pays du continent restent d茅pendants des exportations de produits primaires dans les secteurs agricoles, miniers et extractifs.
La CNUCED consid猫re qu'un pays est tributaire des produits de base lorsque ceux-ci repr茅sentent plus de 60 % du total de ses exportations de marchandises. Le rapport d茅crit comment les pays africains peuvent r茅orienter leurs efforts pour diversifier leurs 茅conomies.
芦 La d茅pendance 脿 l'茅gard des exportations de produits de base a laiss茅 les 茅conomies africaines vuln茅rables aux chocs mondiaux et a entrav茅 le d茅veloppement inclusif pendant trop longtemps 禄, a d茅clar茅 la Secr茅taire g茅n茅rale de la CNUCED, Rebeca Grynspan.
Et de pr茅ciser que l'Afrique dispose d鈥檜n 茅norme potentiel pour briser la d茅pendance aux produits de base et assurer une int茅gration solide de ses 茅conomies dans les cha卯nes de valeur mondiales haut de gamme.
"En s'attaquant aux obstacles au commerce des services, en renfor莽ant les comp茅tences pertinentes et en am茅liorant l'acc猫s 脿 des financements alternatifs et innovants, la productivit茅 manufacturi猫re du continent peut 锚tre am茅lior茅e, stimulant la croissance 茅conomique et la transformation structurelle de l'Afrique pour de nombreuses ann茅es", a ajout茅 Mme Grynspan.
Promesse des services 脿 forte intensit茅 de connaissances
Selon la CNUCED, les services 脿 forte intensit茅 de connaissances, tels que les technologies de l'information et les services financiers, pourraient changer la donne en Afrique. Ils ne repr茅sentent que 20% des exportations de services du continent, offrant ainsi une immense marge de progression.
Le secteur des services en Afrique est domin茅 par des activit茅s 脿 faible valeur ajout茅e, ce qui l鈥檈mp锚che de soutenir les activit茅s productives des secteurs industriels, manufacturiers et agricoles.
Le commerce des services est 茅galement faible en Afrique. Entre 2005 et 2019, les services ne repr茅sentaient que 17 % des exportations du continent. Les voyages et les transports repr茅sentaient environ les deux tiers, avec une forte concentration dans les secteurs traditionnels.
Pour lui insuffler un nouvel 茅lan, la CNUCED stipule que le continent devrait promouvoir l'utilisation d'intrants 脿 forte intensit茅 de connaissances et de technologie pour permettre la fabrication et l'exportation de biens et de services plus complexes.
Le rapport indique que des technologies et des services modernes tels que la blockchain peuvent am茅liorer l'acc猫s 脿 des march茅s diversifi茅s et comp茅titifs, tant 脿 l'int茅rieur qu'脿 l'ext茅rieur du continent. L'intensification du commerce des services permet 茅galement r茅duire la d茅gradation de l'environnement caus茅e par l'exploitation des ressources naturelles.
Pour diversifier les 茅conomies, la CNUCED demande aux pays africains de mettre en 艙uvre des politiques visant 脿 mieux connecter le commerce des services 脿 forte valeur aux autres secteurs, en particulier au secteur manufacturier.
Les pays doivent 茅galement r茅duire les co没ts du commerce des services, supprimer les politiques protectionnistes, d茅ployer la num茅risation et renforcer les comp茅tences des travailleurs dans ce secteur.
Essentiel, le secteur priv茅 a besoin d'au moins 416 milliards de dollars par an听
Le rapport souligne 茅galement le r么le essentiel du secteur priv茅 - formel et informel - dans la diversification et la transformation des 茅conomies africaines.
Cela comprend les petites et moyennes entreprises (PME), qui repr茅sentent environ 90 % des entreprises du continent et emploient environ 60 % de la main-d'艙uvre.
L'Afrique compte environ 50 millions de PME formelles, ce qui peut aider 脿 diversifier les exportations du continent. Pour ce faire, elles ont un besoin de combler un d茅ficit de financement de 416 milliards de dollars chaque ann茅e, selon la Soci茅t茅 financi猫re internationale.
Selon la CNUCED, les pays devraient mieux positionner les PME africaines en tant que moteurs de la diversification en facilitant leur acc猫s 脿 des fonds et 脿 des services financiers abordables.
Compte tenu des 茅normes besoins de financement et de l'acc猫s difficile aux pr锚ts bancaires pour les entreprises, le rapport pr茅conise des instruments financiers plus innovants pour les PME africaines.
La CNUCED exhorte les d茅cideurs africains 脿 aider les entreprises 脿 acc茅der 脿 des produits et services financiers et non financiers sp茅cialis茅s, tels que des garanties de pr锚t gouvernementales, qui sont une meilleure r茅ponse 脿 long terme aux besoins financiers des PME.
La croissance r茅cente des entreprises de technologie financi猫re (fintech) en Afrique stimule davantage d'opportunit茅s pour l鈥檌nnovation et l'investissement. La fintech peut am茅liorer les canaux de cr茅dit traditionnels et aider 脿 combler l'茅norme d茅ficit de financement auquel sont confront茅es les PME africaines, 脿 condition que les pays mettent en 艙uvre des politiques pour mieux exploiter son pouvoir, indique le rapport.
La CNUCED appelle 茅galement les pays 脿 s'attaquer aux autres obstacles auxquels sont confront茅es les PME africaines, tels que la mauvaise int茅gration aux march茅s r茅gionaux et mondiaux et le manque de capacit茅 脿 concurrencer les grandes entreprises publiques et priv茅es.
La zone de libre-茅change n茅cessite des politiques d'exportation efficaces
La Zone de libre-茅change continentale africaine, qui vise 脿 cr茅er un march茅 unique pour les 1,4 milliard d'habitants du continent, peut 茅galement stimuler la diversification des exportations, indique le rapport.
Mais pour en tirer le meilleur parti possible, les pays africains doivent mettre en 艙uvre des politiques de renforcement des capacit茅s productives, d'industrialisation, d'incitation 脿 l'investissement, d'am茅lioration de l'int茅gration r茅gionale et des infrastructures.
La CNUCED avertit que les chocs 茅conomiques mondiaux, le changement climatique entre autres d茅fis pourraient saper les efforts de diversification des exportations de l'Afrique si les pays ne mettent pas en place les bonnes politiques et r茅glementations et ne renforcent pas les capacit茅s institutionnelles.
Alors que le monde fait face 脿 une crise du pouvoir d鈥檃chat, 58 millions de personnes vivant juste au-dessus du seuil de pauvret茅 en Afrique risquent de sombrer dans la pauvret茅 en raison des effets combin茅s de la pand茅mie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, selon un r茅cent听听du Groupe mondial d鈥檌ntervention en cas de crise alimentaire, 茅nerg茅tique et financi猫re.
