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Reconnaissants, des Casques bleus libériens rendent la pareille au Sud-Soudanais

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Reconnaissants, des Casques bleus libériens rendent la pareille au Sud-Soudanais

Le tout premier déploiement de Casques bleus du Liberia reçoit une prestigieuse médaille de l'ONU
Afrique Renouveau: 
13 Juillet 2022
Neuf agents de police du Liberia ont reçu la prestigieuse médaille des Nations Unies
UNMISS
Neuf agents de police du Liberia ont reçu la prestigieuse médaille des Nations Unies pour leurs efforts visant à instaurer une paix durable dans la plus jeune nation du monde, le Soudan du Sud.

Lors d'un défilé historique, neuf policiers du Liberia - le tout premier déploiement du pays dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies - ont reçu la prestigieuse médaille des Nations Unies pour leurs efforts visant à instaurer une paix durable dans la plus jeune nation du monde, le Soudan du Sud.

"Je me souviens très bien de la guerre civile au Liberia", déclare Elfreda Dennice Stewart, agent de la police des Nations Unies (UNPOL) en poste à la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud ( MINUSS).

"Mes parents ont réussi - au prix de nombreux sacrifices de leur part - à me faire passer le baccalauréat pendant une période de grands bouleversements dans mon pays, à la suite de quoi j'ai commencé à faire de petits boulots pour aider financièrement."

Elfreda tressait les cheveux et donnait des cours particuliers aux plus jeunes enfants de sa communauté, rentrant souvent tard le soir, risquant d'être violée à une époque où les violences sexuelles étaient monnaie courante au Libéria. Ìý

Rachel Briggs, un autre agent d'UNPOL du Liberia déployé dans le plus jeune pays du monde, a une histoire comparable. "J'avais tellement de rêves, mais la guerre dans mon pays les a brisés. J'ai été séparée de ma mère en 1990 et jusqu'à aujourd'hui, je ne sais pas si elle est morte ou vivante. Je continue à la chercher, mais ma vie a évolué", révèle-t-elle.

Pour Alfreda Tozay, officier de l'UNPOL, les souvenirs de personnes tuées, de propriétés détruites et de faim extrême sont marquants. "Le Liberia, quand je grandissais, était une saga sans fin d'horreurs. Mes parents n'avaient pas assez de nourriture pour nous, et j'allais dans la brousse, faire du charbon de bois pour le vendre dans la rue. Je vendais du pain sur le bord de la route. Mais il n'y avait toujours pas assez à manger", raconte-t-elle.Ìý

Mais leur vie a changé après le déploiement de l'ancienne Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) en septembre 2003. Le mandat de l'ONU au Liberia consistait à surveiller l'accord de cessez-le-feu conclu à la suite de la deuxième guerre civile libérienne.

Lorsque je suis arrivée à Bor et que j'ai commencé à patrouiller parmi les communautés, j'ai su exactement ce qu'elles traversent, car moi et tout le peuple libérien avons souffert de la même chose. - Elfreda

Mais les Casques bleus sur le terrain ne se sont pas contentés de négocier une paix durement acquise pour ce pays troublé ; ils ont été une lueur d'espoir pour le peuple libérien, en particulier pour les femmes, afin qu'elles se mobilisent et contribuent à construire un avenir meilleur.Ìý

Elfreda, Rachel et Alfreda ont rejoint les formations de la police de la MINUL et sont parmi les premières femmes à intégrer la police nationale libérienne.Ìý

Aujourd'hui, ces femmes remarquables font partie du tout premier déploiement des agents de la police nationale libérienne dans le cadre des opérations de maintien de la paix de l'ONU.Ìý

"Notre expérience d'une guerre civile de 14 ans et l'impact que les Casques bleus ont eu sont réels et tangibles pour les personnes que nous servons sur le terrain", ajoute Alfreda. "Nous avons tellement bénéficié des Casques bleus, et c'est un honneur pour nous de servir maintenant dans cette jeune nation sous le drapeau bleu emblématique."

Le Soudan du Sud, et plus précisément Bor, dans l'État de Jonglei, où tous trois sont stationnés, occupe une place particulière dans leur cÅ“ur.Ìý

"Lorsque je suis arrivée à Bor et que j'ai commencé à patrouiller parmi les communautés, j'ai su exactement ce qu'elles traversent, car moi et tout le peuple libérien avons souffert de la même chose", explique Elfreda. "Cela m'a placé dans une position unique pour tisser un lien avec les communautés sud-soudanaises et apaiser les tensions. Lorsqu'ils entendent mes histoires, ils ont l'impression d'avoir trouvé une sœur. Je leur dis toujours : regardez où était le Liberia et regardez comme nous sommes en paix maintenant. Si nous pouvons le faire, vous le pouvez aussi".

Pour Rachel, l'empathie avec le peuple sud-soudanais qu'elle sert a été, à la fois, déchirante et gratifiante. "Après ma première patrouille autour de Bor, je suis retournée à mon logement dans la mission et j'ai pleuré. C'était comme regarder l'histoire se répéter. Mais je savais que je pouvais faire une différence et apporter de l'espoir aux communautés vivant ici. Je leur raconte mon enfance, et je ne cesse d'insister sur un seul point : oubliez le passé et unissez-vous pour construire un avenir meilleur pour vos enfants", déclare-t-elle avec passion.Ìý

"Notre expérience d'une guerre civile de 14 ans et l'impact que les casques bleus ont eu sont réels et tangibles pour les personnes que nous servons sur le terrain", ajoute Alfreda. "Nous avons tellement bénéficié des casques bleus, et c'est un honneur pour nous de servir maintenant dans cette jeune nation sous le drapeau bleu emblématique."

Lorsqu'ils entendent mes histoires, ils ont l'impression d'avoir trouvé une sœur. Je leur dis toujours : regardez où était le Liberia et regardez comme nous sommes en paix maintenant. Si nous pouvons le faire, vous le pouvez aussi. - Elfreda.

Elfreda, Rachel et Alfreda font partie des neuf agents libériens de l'UNPOL qui ont récemment reçu la prestigieuse médaille des Nations Unies pour leur service à la cause de la consolidation d'une paix durable au Soudan du Sud.Ìý

"Être présélectionné pour la MINUSS était un rêve devenu réalité et chaque jour, alors que nous renforçons les capacités de nos homologues locaux des services de police du Soudan du Sud, nous leur demandons de nous prendre comme exemple de ce qu'un pays et ses femmes peuvent accomplir, avec l'aide des Nations Unies", poursuit Rachel tout sourire.Ìý

"Nous avons beaucoup appris des soldats de la paix de la MINUL. Maintenant, en tant que soldats de la paix nous-mêmes, c'est à nous de rendre la pareille au Sud-Soudan", conclut Elfreda.

La cérémonie historique de remise des médailles à ces neuf policiers libériens exceptionnels a été riche en moments particuliers. Un moment particulièrement poignant a été celui où Murat Isik, chef d'état-major d'UNPOL pour la MINUSS - qui avait auparavant servi avec la MINUL de 2004 à 2005 en tant qu'instructeur de l'Académie de formation des services de police libériens - a épinglé la médaille à l'un de ses anciens cadets, Togba Massaquoi.

"Il n'y a pas de plus grande joie que de voir Togba servir avec compétence en tant que mon adjoint à la MINUSS, contribuant à créer un Soudan du Sud plus pacifique et plus prospère. Togba et tous les lauréats du Liberia sont des exemples vivants du pouvoir de la paix", a déclaré M. Isik avec éloquence. Ìý

Le commissaire de police de la MINUSS, Christine Fossen, et la Représentante spéciale adjointe ainsi que la Coordinatrice résidente pour le Soudan du Sud, Sara Beysolow Nyanti, elle-même originaire du Liberia, ont assisté à cet événement émouvant.

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