Avant même le début de la pandémie de COVID-19, 243 millions de femmes et de filles dans le monde ont été victimes de violences de la part de leur partenaire intime au cours des douze derniers mois. Depuis la pandémie et les mesures de confinement, les pays du monde entier ont constaté une augmentation alarmante des cas signalés de violence contre les femmes, en particulier de violence domestique. ONU Femmes travaille aux côtés des femmes de première ligne qui, chaque jour, répondent à la pandémie fantôme de violence contre les femmes et les filles.
Au Malawi, Alepher Matemba Banda, une infirmière de trente et un ans, rĂ©pond Ă une ligne d’assistance tĂ©lĂ©phonique auĚýChipatala cha pa foni, une ligne d’assistance sanitaire nationale. Banda fait partie d’un groupe de 40Ěýinfirmiers et techniciens du service d’assistance tĂ©lĂ©phonique qui ont reçu une formation sur les violences basĂ©es sur le genre et la santĂ©, dans le cadre d’une initiative d’ONU Femmes financĂ©e par le Bureau du Fonds d’affectation spĂ©ciale multipartenaires des Nations Unies. Elle a appris Ă reconnaĂ®tre les signes de maltraitance et Ă fournir aux femmes enceintes et aux adolescentes des informations et un soutien, et Ă les rĂ©fĂ©rer en toute sĂ©curitĂ©, dans le respect de l’éthique, en utilisant un système en ligne pendant la COVID-19.
Le programme vise Ă fournir des informations Ă 4Ěýmillions de femmes et adolescentes du Malawi sur les services qui peuvent leur sauver la vie.
"Ces jours-ci, la plupart des appels que je reçois sur la ligne d’assistance concernent les difficultés auxquelles font face les clientes en raison de l’épidémie de COVID-19. De nombreuses femmes enceintes sont inquiètes, car elles n’ont pas les moyens de se protéger contre le virus. En même temps, les filles sont préoccupées par les grossesses non planifiées en raison de la rareté des méthodes de planification familiale dans les établissements de santé.
J’utilise un système informatisé pour fournir des informations sur les symptômes de COVID-19, l’emplacement des centres de test et les mesures préventives. Nos clientes, qui sont pour la plupart des femmes enceintes et des adolescentes, utilisent un numéro de téléphone gratuit pour nous joindre.
Nous recevons Ă©galement des appels de [survivantes] de violences basĂ©es sur le genre. Je travaille auĚýChipata cha pa foniĚýdepuis trois ans. Avant d’être formĂ©e sur les violences basĂ©es sur le genre, je ne pouvais pas identifier les diffĂ©rentes formes de violence et porter une assistance Ă nos clientes qui Ă©taient confrontĂ©es Ă la violence. Si je soupçonnais qu’il s’agissait de cas de violence, je les signalais Ă mon supĂ©rieur hiĂ©rarchique. Je ne pouvais mĂŞme pas fournir une aide provisoire Ă la [survivante]. La formation m’a ouvert les yeux.
Maintenant, lorsque j’écoute les clientes au téléphone, je peux identifier celles qui sont des victimes de violences basées sur le genre. Je peux reconnaître le type de violence qu’elles subissent et les aider sans les victimiser à nouveau. Je sais qu’il existe une unité de soutien aux survivantes au sein de la police et dans d’autres organisations auxquelles je peux les référer.
Je suis si fière de pouvoir aider une femme ou une fille à être responsable de son corps, à surveiller sa santé et à être en sécurité."