? D¨¦termin¨¦s ¨¤ mettre un terme ¨¤ l'impunit¨¦ des auteursde crimes les plus graves qui touchent l'ensemble de la communaut¨¦internationale et de concourir ainsi ¨¤ la pr¨¦ventionde ces crimes ?

Pr¨¦ambule du Statut de Rome
Le 24 septembre 2012, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a tenu une R¨¦union de haut niveau sur l'¨¦tat de droit aux niveaux national et international durant laquelle un nombre important de d¨¦l¨¦gu¨¦s ont soulign¨¦ l'importance de la Cour p¨¦nale internationale (CPI). Dans la D¨¦claration adopt¨¦e lors de la r¨¦union, les ?tats ont reconnu ? le r?le que joue la Cour p¨¦nale internationale dans un syst¨¨me multilat¨¦ral visant ¨¤ mettre fin ¨¤ l'impunit¨¦ et ¨¤ instaurer l'¨¦tat de droit1 ?. Dans les remarques que j'ai faites ¨¤ l'Assembl¨¦e le 1er novembre 2012, je me suis f¨¦licit¨¦ de cette d¨¦claration o¨´ sont reprises de nombreuses caract¨¦ristiques du r?le de la Cour2.
Le r?le essentiel de la CPI est de faire respecter les normes sp¨¦cifiques du droit international visant ¨¤ emp¨ºcher et ¨¤ pr¨¦venir les violences massives.
Confront¨¦e aux atrocit¨¦s perp¨¦tr¨¦es pendant la Deuxi¨¨me Guerre mondiale, la communaut¨¦ internationale a lanc¨¦ un appel sans pr¨¦c¨¦dent pour que justice soit faite pour mettre fin ¨¤ ces crimes par le biais, entre autres, de l'adoption de la Convention pour la pr¨¦vention et la r¨¦pression du crime de g¨¦nocide, des quatre Conventions de Gen¨¨ve et des principes de Nuremberg.
Toutefois, en l'absence de m¨¦canismes d'application cr¨¦dibles, les violations du droit humanitaire international internationale a d¨¦cid¨¦ de prendre des mesures communes en cr¨¦ant un syst¨¨me de justice international global visant ¨¤ pr¨¦venir l'impunit¨¦ pour les pires atrocit¨¦s. Le 17 juillet 1998, cette vision s'est concr¨¦tis¨¦e avec l'adoption par les ?tats, sous les auspices de l'ONU, d'un trait¨¦ multilat¨¦ral appel¨¦ le Statut de Rome de la Cour p¨¦nale internationale. Avec son entr¨¦e en vigueur le 1er juillet 2002, la premi¨¨re cour p¨¦nale internationale, la CPI, voyait le jour.
La CPI contribue ¨¤ la lutte contre l'impunit¨¦ et ¨¤ l'instauration de l'¨¦tat de droit en veillant ¨¤ ce que les crimes les plus graves ne restent pas impunis et en promouvant le respect du droit international. La CPI est une instance de dernier recours habilit¨¦e ¨¤ juger les crimes de g¨¦nocide, les crimes contre l'humanit¨¦ et les crimes de guerre3 lorsque les juridictions nationales, pour des raisons quelconques, ne sont pas en mesure de le faire ou ne veulent pas le faire. Depuis novembre 2012, la CPI a ¨¦t¨¦ saisie de 14 affaires dans sept pays pour un total de 23 suspects ou accus¨¦s4. Trois des enqu¨ºtes en Ouganda, en R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo (RDC) et en R¨¦publique centrafricaine ont ¨¦t¨¦ d¨¦f¨¦r¨¦es ¨¤ la CPI par les ?tats eux-m¨ºmes; deux situations au Darfour, au Soudan et en Libye ont ¨¦t¨¦ d¨¦f¨¦r¨¦es au Procureur de la CPI par le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies et les deux derni¨¨res enqu¨ºtes au Kenya et en C?te d'Ivoire ont ¨¦t¨¦ ouvertes par le Procureur de sa propre initiative, avec l'autorisation de la Chambre pr¨¦liminaire de la CPI. Le Procureur examine actuellement huit situations5.
Le Statut de Rome et la CPI ont, en particulier, fait des progr¨¨s dans la lutte contre l'impunit¨¦ concernant les crimes contre les enfants et les femmes. Ces actes sont codifi¨¦s dans le Statut de Rome dans lequel il est demand¨¦ que les organes de la CPI assurent l'expertise de personnes sp¨¦cialis¨¦es en mati¨¨re de violence contre les femmes et les enfants. De fait, les crimes sexistes ont figur¨¦ dans la vaste majorit¨¦ des affaires jug¨¦es ¨¤ ce jour par la CPI.
Le premier verdict de la CPI a ¨¦t¨¦ prononc¨¦ le 14 mars 2012 et la premi¨¨re condamnation le 10 juillet 2012 dans l'affaire Lubanga6, ce dernier ayant ¨¦t¨¦ accus¨¦ du recrutement, de l'enr?lement et de l'utilisation d'enfants soldats de moins de 15 ans pour participer activement ¨¤ des hostilit¨¦s en RDC. Les chefs d'accusation concernant l'utilisation d'enfants soldats figurent ¨¦galement dans d'autres affaires jug¨¦es par la CPI, et la Repr¨¦sentante sp¨¦ciale du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies pour les enfants et les conflits arm¨¦s a indiqu¨¦ que ? ces condamnations avaient un effet dissuasif sur le recrutement des enfants dans des situations de conflits arm¨¦s7 ?.
Comme l'a d¨¦clar¨¦ Kofi Annan, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies alors en poste en 2004, la CPI a un effet important en ? faisant savoir aux auteurs de violations potentiels que l'impunit¨¦ n'est pas garantie [.]8?. Lorsque des tensions surviennent, le fait d'annoncer au public que la CPI suit la situation peut ¨ºtre un moyen important pour faire savoir ¨¤ tous les violateurs potentiels qu'ils pourraient ¨ºtre tenus responsables de leurs actes. En outre, cela peut attirer l'attention locale et internationale et inciter d'autres parties prenantes ¨¤ prendre les mesures n¨¦cessaires pour d¨¦miner la crise. R¨¦cemment, un ministre des ?tats parties au Statut de Rome m'a dit que la possibilit¨¦ d'une intervention de la CPI ¨¦tait un facteur majeur qui permettait de pr¨¦venir les violences de grande ampleur dans le contexte des ¨¦lections nationales.
M¨ºme lorsqu'elle est n¨¦cessaire, l'intervention de la CPI ne donne pas n¨¦cessairement lieu ¨¤ des proc¨¦dures l¨¦gales engag¨¦es devant cette Cour. Une enqu¨ºte de la CPI peut inciter les autorit¨¦s nationales appropri¨¦es ¨¤ enqu¨ºter sur les crimes all¨¦gu¨¦s sans d¨¦lai et juger les auteurs pr¨¦sum¨¦s dans les tribunaux nationaux.
La CPI r¨¦duit l'impunit¨¦ non seulement en punissant les auteurs de violations mais aussi en permettant aux victimes de participer aux proc¨¦dures judiciaires et de demander r¨¦paration9. Ces nouvelles caract¨¦ristiques des proc¨¦dures p¨¦nales internationales renforcent les moyens d'action des victimes et associent plus ¨¦troitement la justice punitive et la justice r¨¦paratrice. En novembre 2012, la CPI a re?u plus de 12 000 demandes de participation aux proc¨¦dures, dont la majorit¨¦ ont ¨¦t¨¦ accept¨¦e. Sa premi¨¨re d¨¦cision concernant la r¨¦paration pour les victimes a ¨¦t¨¦ rendue le 7 ao?t 201210.
Un aspect innovant li¨¦ au syst¨¨me du Statut de Rome a ¨¦t¨¦ la cr¨¦ation du Fonds au profit des victimes qui a deux mandats, ¨¤ savoir mettre en oeuvre les d¨¦cisions de r¨¦paration prises par la Cour et apporter une assistance aux victimes et ¨¤ leur famille ind¨¦pendamment des d¨¦cisions judiciaires. Actuellement, plus de 80 000 b¨¦n¨¦ficiaires re?oivent une assistance du Fonds et de ses partenaires locaux et internationaux. En r¨¦pondant aux besoins particuliers des victimes en les aidant ¨¤ retrouver leur place dans leur communaut¨¦ et ¨¤ r¨¦tablir leurs moyens de subsistance, le Fonds devient un ¨¦l¨¦ment de plus en plus visible de la passerelle entre justice et d¨¦veloppement11.
Le Statut de Rome a cr¨¦¨¦ non seulement une cour, mais aussi un nouveau syst¨¨me juridique international comprenant la CPI ainsi que les juridictions nationales de chaque ?tat partie. Au sein de ce syst¨¨me, les ?tats ont la responsabilit¨¦ principale d'enqu¨ºter sur les crimes relevant du Statut de Rome et de juger les coupables. Dans son rapport de 2004, M. Annan a not¨¦ que ? la Cour exerce d¨¦j¨¤ un effet important [.] en servant de catalyseur pour la promulgation de lois nationales contre les crimes internationaux les plus graves12 ?. En effet, l'Assembl¨¦e des ?tats parties au Statut de Rome a soulign¨¦ ¨¤ maintes reprises l'importance de la mise en oeuvre nationale du Statut et du renforcement des capacit¨¦s des juridictions nationales et a ¨¦tudi¨¦ les moyens d'atteindre ces objectifs. R¨¦cemment, des discussions sur ces questions, sous le concept de compl¨¦mentarit¨¦ du Statut de Rome, se sont multipli¨¦es dans de nombreuses instances parmi un grand nombre de parties prenantes, notamment l'ONU, les ?tats int¨¦ress¨¦s et la soci¨¦t¨¦ civile.
Sans l'¨¦tat de droit, l'impunit¨¦ r¨¨gne. En punissant les auteurs de violations des normes juridiques internationales et en promouvant l'adh¨¦rence ¨¤ ces normes, la CPI et le syst¨¨me ¨¦largi du Statut de Rome jouent un r?le important dans la promotion de l'¨¦tat de droit, et donc dans la lutte contre l'impunit¨¦. Ce r?le est crucial, compte tenu de la nature des normes sp¨¦cifiques vis¨¦es par le Statut de Rome - normes visant ¨¤ pr¨¦venir les crimes qui ? constituent une menace ¨¤ la paix, ¨¤ la s¨¦curit¨¦ et au bien-¨ºtre du monde13 ?. Les actes et les omissions qui rel¨¨vent de sa comp¨¦tence sont si haineux, si destructeurs que chaque effort d¨¦ploy¨¦ pour les pr¨¦venir est utile.
L'obligation de rendre compte est importante non seulement dans l'int¨¦r¨ºt du pass¨¦, mais aussi dans celui de l'avenir. Lorsque l'impunit¨¦ n'est pas sanctionn¨¦e, elle offre un terrain favorable aux conflits et ¨¤ la violence.
Afin de s'acquitter de son mandat, la CPI a besoin du soutien et de la coop¨¦ration des ?tats14. La communaut¨¦ internationale a, ¨¤ de multiples occasions, d¨¦clar¨¦ sa d¨¦termination ¨¤ mettre fin ¨¤ l'impunit¨¦ pour les crimes les plus graves. La coop¨¦ration avec la CPI est un moyen concret de r¨¦aliser cet objectif. Ne disposant pas de sa propre force de police, la CPI a besoin de la coop¨¦ration des ?tats pour l'ex¨¦cution de ses ordonnances et d¨¦pend compl¨¨tement d'eux pour ce qui est de l'ex¨¦cution de ses mandats d'arr¨ºt. Malheureusement, plusieurs suspects faisant l'objet d'un mandat d'arr¨ºt de la CPI ont r¨¦ussi ¨¤ ¨¦chapper ¨¤ l'arrestation depuis de nombreuses ann¨¦es, d¨¦fiant les tentatives de la commuanut¨¦ internationale d'instaurer l'¨¦tat de droit
au niveau international. La volont¨¦ politique de juger ces personnes est cruciale.
Le syst¨¨me du Statut de Rome a chang¨¦ la perception des crimes graves relevant du droit international. La cr¨¦ation d'une cour internationale permanente pour juger ces crimes a encourag¨¦ les juridictions nationales ¨¤ pr¨¦venir l'impunit¨¦ et leur a donn¨¦ les moyens de le faire. Au 1er juillet 2012, le Statut de Rome comptait 121 ?tats parties qui ont appuy¨¦ sans r¨¦serve ce nouveau paradigme de justice centr¨¦ sur la CPI. Trente-deux ?tats l'ont sign¨¦, mais ne l'ont pas encore ratifi¨¦. Je m'associe pleinement ¨¤ l'appel de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale invitant les ?tats qui n'en sont pas encore parties de rejoindre les rangs de la CPI15. La nature universelle du Statut non seulement ¨¦tendrait sa protection juridique aux peuples dans le monde, mais d¨¦montrerait que tous les coupables sont ¨¦gaux devant la loi.
L'importance ¨¤ long terme de la CPI et du syst¨¨me du Statut de Rome repose ¨¤ la fois sur la punition des auteurs de crimes et la pr¨¦vention de nouveaux crimes. Leur contribution en la mati¨¨re est d¨¦j¨¤ constat¨¦e. Alors qu'elle entre dans sa deuxi¨¨me d¨¦cennie, la CPI reste fermement engag¨¦e ¨¤ mettre fin ¨¤ l'impunit¨¦ et ¨¤ promouvoir l'¨¦tat de droit, inspir¨¦e des valeurs communes de l'humanit¨¦ que la Cour partage avec l'ONU. ?

Notes
1 - D¨¦claration de la R¨¦union de haut niveau de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale sur l'¨¦tat de droit aux niveaux national et international, A/67/L.1, 19 septembre 2012.
2 - Voir p. ex., "La Cour p¨¦nale internationale suscite un nouvel espoir de voir l'impunit¨¦ reculer durablement ? et la cr¨¦ation de la CPI ? constitue sans aucun doute le d¨¦veloppement r¨¦cent le plus important dans la longue lutte men¨¦e pour faire progresser la cause de la justice et l'¨¦tat de droit ?, Rapport du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, 23 ao?t 2004, S/2004/616, para. 49; ? Le Conseil constate que la lutte contre l'impunit¨¦ des auteurs des crimes les plus graves qui concernent la communaut¨¦ internationale s'est renforc¨¦e gr?ce ¨¤ l'action de la Cour p¨¦nale internationale [.] ?, D¨¦claration du Pr¨¦sident du Conseil de s¨¦curit¨¦, 26 juin 2010, S/PRST/2010/11; ? les membres du Conseil de s¨¦curit¨¦ rappelle la contribution de la [.] Cour p¨¦nale internationale [.] dans la lutte contre l'impunit¨¦ des auteurs des crimes les plus graves qui concernent la communaut¨¦ internationale ?, D¨¦claration ¨¤ la presse faite par le Conseil de s¨¦curit¨¦ concernant la contribution des cours et des tribunaux dans la lutte contre l'impunit¨¦, 5 juillet 2012, SC/10700.
3 - Et le crime d'agression, une fois que les modifications pertinentes du Statut de Rome entreront en vigueur.
4 - En outre, quatre autres suspects ont comparu devant la CPI, mais la Chambre pr¨¦liminaire a refus¨¦ de confirmer les chefs d'accusation contre eux estimant que les preuves ¨¦taient insuffisantes pour justifier un proc¨¨s. Deux autres suspects sont d¨¦c¨¦d¨¦s alors qu'ils ¨¦taient toujours en libert¨¦. Pour plus de d¨¦tails, visitez le site .
5 - Afghanistan, Colombie, Cor¨¦e, G¨¦orgie, Guin¨¦e, Honduras, Mali et Nigeria.
6 - Le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo, jugement en vertu de l'article 74 du Statut, Chambre pr¨¦liminaire I, 14 mars 2012, ICC-01/04-01/06-2842; Le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo, d¨¦cision relative ¨¤ la peine en vertu de l'article 76 du Statut, Chambre pr¨¦liminaire I, 10 juillet 2012, ICC-01/04-01/06-2901. Le jugement et la peine sont actuellement en appel.
7 - Rapport de la Repr¨¦sentante sp¨¦ciale du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral pour les enfants et les conflits arm¨¦s, A/67/256, 6 ao?t 2012.
8 - Rapport du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, 23 ao?t 2004, S/2004/616, para. 49.
9 - L'impunit¨¦ est d¨¦finie ? par l'absence, en droit ou en fait, de la mise en cause de la responsabilit¨¦ p¨¦nale des auteurs de violations, ainsi que de leur responsabilit¨¦ civile, administrative ou disciplinaire, en ce qu'ils ¨¦chappent ¨¤ toute enqu¨ºte tendant ¨¤ permettre leur mise en accusation, leur arrestation, leur jugement et, s'ils sont reconnus coupables, leur condamnation ¨¤ des peines appropri¨¦es, y compris ¨¤ r¨¦parer le pr¨¦judice subi par leurs victimes ?. [caract¨¨res gras ajout¨¦s par l'auteur]. Ensemble de principes actualis¨¦s pour la protection et la promotion des droits de l'homme par la lutte contre l'impunit¨¦, 8 f¨¦vrier 2005, E/CN.4/2005/102/Add.1, p. 6.
10 - Le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo, d¨¦cision ¨¦tablissant les principes et les proc¨¦dures ¨¤ appliquer en mati¨¨re de r¨¦paration, Chambre pr¨¦liminaire I, 7 ao?t 2012, ICC-01/04-01/06-2904. La d¨¦cision est actuellement en appel.
11 - Sur le lien entre justice et d¨¦veloppement, voir p. ex., Rapport sur le d¨¦veloppement dans le monde 2011, ? Conflit, s¨¦curit¨¦ et d¨¦veloppement ?.

12 - Rapport du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral, 23 ao?t 2004, S/2004/616, p. 16.
13 - Voir Pr¨¦ambule au Statut de Rome de la CPI.
14 - L'importance de la coop¨¦ration avec la CPI a ¨¦t¨¦ soulign¨¦e dans la D¨¦claration de la R¨¦union de haut niveau de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale sur l'¨¦tat de droit aux niveaux national et internationale, A/67/L.1, 19 septembre 2012, par. 23.
15 - Ibid.