La? criminalit¨¦ environnementale, comme le braconnage, l¡¯exploitation foresti¨¨re ill¨¦gale et le commerce ill¨¦gal des esp¨¨ces sauvages, un secteur qui repr¨¦sente aujourd¡¯hui 213 milliards de dollars, met chaque ann¨¦e les ressources naturelles et la biodiversit¨¦ en danger. Cette situation n¡¯est pas simplement une trag¨¦die pour ceux qui aiment les animaux ou sont soucieux de prot¨¦ger l¡¯environnement. Lorsque les ¨¦l¨¦phants sont massacr¨¦s pour leur ivoire et que les arbres sont coup¨¦s ill¨¦galement, les ¨¦cosyst¨¨mes se d¨¦gradent. Et les populations les plus pauvres dans le monde sont les premi¨¨res ¨¤ en p?tir. C¡¯est l¨¤ qu¡¯intervient la Banque mondiale.
Le premier bailleur de fonds dans la lutte contre la criminalit¨¦ li¨¦e aux esp¨¨ces sauvages
? Au total, 75 % de la population pauvre dans le monde vit dans des zones rurales et d¨¦pend des ¨¦cosyst¨¨mes pour s¡¯alimenter, s¡¯abriter et s¡¯assurer des revenus ?, a indiqu¨¦ Valerie Hickey, Directrice de la gestion de l¡¯environnement et des ressources naturelles de la Banque mondiale. ? Les objectifs de la Banque mondiale visant ¨¤ mettre fin ¨¤ la pauvret¨¦ extr¨ºme et ¨¤ stimuler la prosp¨¦rit¨¦ partag¨¦e de mani¨¨re durable, nous sommes d¨¦termin¨¦s ¨¤ lutter contre la criminalit¨¦ li¨¦e aux esp¨¨ces sauvages et ¨¤ prot¨¦ger la faune, la flore et la vie marine dont les populations d¨¦pendent pour survivre. ?
L¡¯action men¨¦e par la Banque mondiale se d¨¦roule sur de nombreux fronts. En tant que plus grand fournisseur de l¡¯aide publique au d¨¦veloppement destin¨¦e ¨¤ la lutte contre les atteintes ¨¤ ?l¡¯environnement et pour la protection des ressources naturelles dans le monde, la Banque mondiale a investi 300 millions de dollars dans 39 projets relatifs ¨¤ la foresterie, ¨¤ la p¨ºche et ¨¤ l¡¯application de la l¨¦gislation sur les esp¨¨ces sauvages. Elle s¡¯est aussi faite le champion de la lutte contre le blanchiment d¡¯argent qui permet aux r¨¦seaux criminels de fonctionner. Elle est aussi associ¨¦e aux institutions nationales et aux organisations mondiales charg¨¦es de faire respecter l¡¯application des lois, finance des projets de recherche, des activit¨¦s de renseignement ainsi que des organisations comme le Consortium international de lutte contre la criminalit¨¦ li¨¦e aux esp¨¨ces sauvages (ICCWC).
Prot¨¦ger un bien public mondial par l¡¯information et l¡¯innovation
Selon William Magrath, ?conomiste responsable des ressources naturelles ¨¤ la Banque mondiale, ?? l¡¯application de la loi sur les ressources naturelles est un bien public mondial et les mesures sont insuffisantes dans ce domaine ?. ? La plupart des activit¨¦s criminelles qui d¨¦gradent l¡¯environnement impliquent des activit¨¦s transnationales, comme le braconnage, contre lesquelles l¡¯efficacit¨¦ des autorit¨¦s nationales est limit¨¦e. Il existe des lacunes importantes concernant le financement, les politiques et les capacit¨¦s. C¡¯est pourquoi le secteur environnemental des pays en d¨¦veloppement est plus vuln¨¦rable ¨¤ la criminalit¨¦ que les autres domaines. La coop¨¦ration est donc essentielle. ?
La Banque mondiale met en ¨¦vidence les besoins d¡¯une r¨¦forme des pr¨ºts d¡¯investissement et de la politique environnementale pour combler ces lacunes. Pour accro?tre l¡¯information sur la criminalit¨¦ li¨¦e aux esp¨¨ces sauvages et les r¨¦seaux existants, elle finance les travaux de l¡¯ICCWC relatifs ¨¤ la mise en place d¡¯un m¨¦canisme de renseignement criminel. Pour combler le manque de donn¨¦es nationales, elle apporte un appui financier ¨¤ l¡¯ICCWC dans l¡¯analyse de la r¨¦ponse des organisations nationales charg¨¦es de l¡¯application de la loi au Bangladesh, au N¨¦pal, au P¨¦rou et en Tanzanie.
Elle soutient ¨¦galement des approches innovantes dans la lutte contre la criminalit¨¦ li¨¦e aux esp¨¨ces sauvages, notamment le d¨¦veloppement de la technologie criminalistique qui permet de d¨¦terminer l¡¯origine de l¡¯ivoire. En 2013, ce type d¡¯analyse de l¡¯ADN utilis¨¦ sur trois stocks d¡¯ivoire saisis a permis ¨¤ des procureurs togolais d¡¯engager des poursuites ¨¤ l¡¯encontre de l¡¯un des plus grands trafiquants d¡¯ivoire en Afrique de l¡¯Ouest.
Aider les pays ¨¤ pr¨¦venir et ¨¤ detecter la criminalit¨¦ environnementale et ¨¤ y r¨¦pondre
La Banque mondiale concentre ses efforts sur la lutte contre la criminalit¨¦ environnementale et le pillage des ressources naturelles. ? Selon elle, une bonne gestion des ressources faisant intervenir les communaut¨¦s locales et b¨¦n¨¦ficiant ¨¤ celles-ci contribue ¨¤ ¨¦liminer ces activit¨¦s ill¨¦gales ?, a d¨¦clar¨¦ W. Magrath. L¡¯appui apport¨¦ par la Banque mondiale aux inventaires des ressources foresti¨¨res, aux ¨¦tudes sur les esp¨¨ces sauvages, ¨¤ la planification de la gestion et aux for¨ºts communales doit ¨ºtre per?u en termes de contribution?¨¤ la pr¨¦vention de la criminalit¨¦ et ¨¤ lutte contre la fraude.
Outre la pr¨¦vention de la criminalit¨¦, la Banque mondiale aide aussi les gouvernements ¨¤ am¨¦liorer leurs capacit¨¦s de d¨¦tection. Elle a permis aux gouvernements de neuf pays d¡¯Afrique de l¡¯Est, notamment Cabo Verde, le Ghana, le Liberia et la Sierra Leone, de renforcer leurs patrouilles c?ti¨¨res et de contr?ler la p¨ºche ill¨¦gale. Les p¨ºcheurs c?tiers ont ainsi pu r¨¦aliser des captures plus importantes, ce qui a non seulement augment¨¦ leurs revenus, mais aussi cr¨¦¨¦ des emplois dans les secteurs de la p¨ºche et du transport de poissons vers les march¨¦s.
Lorsque la pr¨¦vention ¨¦choue, les gouvernements doivent?¨ºtre en mesure d¡¯intervenir. C¡¯est pourquoi la Banque mondiale appuie le travail de la police. La Banque a travaill¨¦ avec les Gouvernements du N¨¦pal, du Bangladesh et du Bhoutan afin de renforcer les services de r¨¦pression, d¡¯am¨¦liorer la coop¨¦ration r¨¦gionale de lutte contre le trafic d¡¯esp¨¨ces sauvages et de fournir aux gardes-chasses la formation et le mat¨¦riel n¨¦cessaires pour prot¨¦ger les animaux comme les tigres et les rhinoc¨¦ros. Elle a ¨¦galement contribu¨¦ ¨¤ la conservation des for¨ºts et ¨¤ la cr¨¦ation de zones prot¨¦g¨¦es en Asie du Sud-Est en apportant son appui ¨¤ l¡¯¨¦tablissement d¡¯une police foresti¨¨re en R¨¦publique d¨¦mocratique populaire lao et d¡¯un syst¨¨me de surveillance de la criminalit¨¦ li¨¦e aux for¨ºts au Cambodge.
Prot¨¦ger les ressources naturelles pour les g¨¦n¨¦rations futures
La protection des ressources naturelles pour les g¨¦n¨¦rations futures est au c?ur de l¡¯action men¨¦e par la Banque mondiale pour lutter contre la criminalit¨¦ environnementale. La destruction d¡¯une petite partie d¡¯un ¨¦cosyst¨¨me signifie que les communaut¨¦s ont moins de bois pour construire leur abri, moins de mati¨¨res premi¨¨res pour assurer leurs moyens de subsistance et moins de nourriture pour s¡¯alimenter.
Les b¨¦n¨¦ficiaires de ces projets confirment que l¡¯appauvrissement des ressources n¡¯est pas une option pour les populations les plus pauvres dans le monde. ? Si nous n¡¯avions plus de poissons, la situation serait catastrophique¡ ?, a affirm¨¦ Addie, qui a constat¨¦ comment les activit¨¦s men¨¦es par la Banque mondiale pour lutter contre la p¨ºche ill¨¦gale ont permis d¡¯augmenter les stocks de poisson ¨¤ Freetown (Sierra Leone). ? Pour la plupart d¡¯entre nous, le poisson est la seule source de prot¨¦ine disponible. Sans poisson, nous d¨¦p¨¦ririons. ??? ?
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