23 octobre 2013

La preuve est faite que la migration contribue plus efficacement au d¨¦veloppement que tout autre moyen que nous connaissons. Lorsque les ?tats et les parties prenantes se r¨¦uniront en octobre 2013 lors du Dialogue de haut niveau sur les migrations et le d¨¦veloppement, ils devront s¡¯appuyer sur ce constat en s¡¯engageant ¨¤ prendre des mesures concr¨¨tes. Si davantage d¡¯?tats collaborent et font de meilleurs choix ¨¦clair¨¦s, ils produiront des avantages sociaux et ¨¦conomiques importants tout en assurant des conditions de vie et de travail d¨¦centes aux migrants.

La coop¨¦ration internationale en mati¨¨re de migration a r¨¦alis¨¦ de r¨¦els progr¨¨s depuis le premier Dialogue de haut niveau en 2006. Il y a sept ans, la situation ¨¦tait sombre. La m¨¦fiance entre les ?tats ¨¦tait profonde. L¡¯id¨¦e que la migration pouvait ¨ºtre d¨¦battue de mani¨¨re constructive ¨¤ l¡¯ONU ¨¦tait largement rejet¨¦e. Toutefois, la cr¨¦ation du Forum mondial sur la migration et le d¨¦veloppement, un processus dirig¨¦ par les ?tats, cr¨¦¨¦ lors du Dialogue de haut niveau de 2006, a fondamentalement modifi¨¦ l¡¯esprit de coop¨¦ration.

Durant ses six premi¨¨res ann¨¦es, le Forum mondial s¡¯est av¨¦r¨¦ propice pour discuter des d¨¦fis de la migration d¡¯une mani¨¨re coll¨¦giale et non contraignante. Les anciens paradigmes se sont effondr¨¦s, les mythes ont vol¨¦ en ¨¦clats et la confiance a commenc¨¦ ¨¤ poindre. Les ?tats et d¡¯autres parties prenantes, s¡¯appuyant sur les faits et les pratiques, favorisent une compr¨¦hension commune de la migration et des migrants. L¡¯importance du Forum est? d¨¦sormais ¨¦vidente ¨C environ 150 pays se r¨¦unissent chaque ann¨¦e pour ¨¦tudier les d¨¦fis communs. Les pays qui ¨¦taient jusqu¡¯¨¤ pr¨¦sent silencieux sur la migration dans les d¨¦bats internationaux sont devenus des partenaires solides. La soci¨¦t¨¦ civile est ¨¦galement devenue un interlocuteur solide et persuasif sur les questions politiques.

En fonction de ce que nous savons aujourd¡¯hui, nous devons agir d¡¯une mani¨¨re plus r¨¦solue. Les transferts de fonds sont une indication de l¡¯impact de la migration : les migrants ont envoy¨¦ 401 milliards de dollars vers les pays en d¨¦veloppement en 2012 seulement, le triple du montant de l¡¯aide au d¨¦veloppement ¨¤ l¡¯¨¦tranger. Ces flux sont de loin plus fiables que les autres sources de financement. Lorsque la crise financi¨¨re mondiale a frapp¨¦, l¡¯investissement ¨¦tranger direct dans les pays en d¨¦veloppement a chut¨¦ de 89 %, alors que les transferts de fonds ont seulement baiss¨¦ de 5 %; aujourd¡¯hui, ils augmentent de 9 % par an. Les transferts de fonds vont directement ¨¤ ceux qui savent le mieux les utiliser. Au Bangladesh, seulement 13 % des m¨¦nages qui en re?oivent sont au-dessous du seuil de pauvret¨¦, compar¨¦s ¨¤ 34 % qui n¡¯en re?oivent pas. Toutefois, les transferts de fonds n¡¯expliquent qu¡¯en partie comment la mobilit¨¦ humaine fa?onne le monde.

Les communaut¨¦s d¡¯accueil, par exemple, d¨¦pendent des migrants pour r¨¦pondre aux besoins de main-d¡¯?uvre. Ils accomplissent les t?ches les plus fondamentales, de la construction des routes et des logements ¨¤ la prise en charge des tr¨¨s jeunes et des personnes ?g¨¦es. Nous savons aussi qu¡¯ils stimulent l¡¯innovation : aux ?tats-Unis, la d¨¦livrance de brevets a augment¨¦ de 15 % pour chaque augmentation de 1,3 % de la proportion de dipl?m¨¦s universitaires. En plus, nous devons prendre en compte les taxes pay¨¦es par les migrants, leurs investissements et les activit¨¦s commerciales qu¡¯ils g¨¦n¨¨rent.

En m¨ºme temps, nous avons appris que la migration n¡¯accapare pas, en termes nets, les emplois des autochtones : selon une ¨¦tude r¨¦cente, chaque nouveau migrant cr¨¦e en moyenne un nouvel emploi, ce qui contribue donc ¨¤ la croissance de l¡¯¨¦conomie. Dans les pays d¡¯origine, les flux financiers venant des migrants contribuent ¨¤ la balance des paiements, ce qui facilite le paiement des importations, l¡¯acc¨¨s aux march¨¦s des capitaux et permet de r¨¦duire les taux d¡¯int¨¦r¨ºt de la dette souveraine. Tout cela contribue ¨¤ rendre nos nations plus prosp¨¨res et plus r¨¦silientes.

Depuis trop longtemps, nous nions les le?ons de l¡¯histoire et la v¨¦rit¨¦ sur l¡¯esprit humain. Les migrations continueront d¡¯avoir lieu, car c¡¯est dans notre nature. Le XXIe si¨¨cle est construit sur la mobilit¨¦. Les capitaux, les biens et l¡¯information circulent ¨¤ faible co?t et ¨¤ la vitesse de l¡¯¨¦clair. Pourtant, paradoxalement, la migration internationale est devenue plus p¨¦rilleuse. Elle est d¨¦termin¨¦e par des notions d¨¦mod¨¦es sur la mobilit¨¦ humaine. Elle se heurte ¨¤ des politiques et ¨¤ des cadres juridiques inappropri¨¦s et est domin¨¦e par des consid¨¦rations s¨¦curitaires.

Alors que nos march¨¦s du travail mondialis¨¦s recherchent des migrants et qu¡¯un plus grand nombre de personnes veulent sortir de la pauvret¨¦, notre syst¨¨me de mobilit¨¦ internationale les en emp¨ºchent. En effet, il renforce le pouvoir de ceux qui exploitent les migrants ¨Cpasseurs et trafiquants, recruteurs sans scrupule et employeurs corrompus. Il a gravement compromis les droits des migrants, dont beaucoup doivent voyager, vivre et travailler sans ¨ºtre l¨¦galement prot¨¦g¨¦s. Il a min¨¦ la confiance du public ¨¤ l¡¯¨¦gard des gouvernements. Et il a sap¨¦ notre capacit¨¦ ¨¤ ¨¦laborer des politiques migratoires qui nous aident ¨¤ atteindre nos objectifs de d¨¦veloppement.

En d¡¯autres termes, le syst¨¨me actuel ne fonctionne pas. Par exemple, rien ne saurait justifier le fait que certains ?tats prot¨¨gent les droits fondamentaux de leurs travailleurs ¨¤ l¡¯¨¦tranger, et d¡¯autres pas. Il n¡¯est pas acceptable que seulement 20 % des migrants internationaux puissent b¨¦n¨¦ficier du transfert des prestations de s¨¦curit¨¦ sociale lors de leur retour dans leur pays. De plus, la vie des migrants ne devrait jamais ¨ºtre en danger.

Le temps est donc venu de construire un syst¨¨me de mobilit¨¦ humaine qui r¨¦pond aux besoins du XXIe si¨¨cle. Progressivement, attentivement et syst¨¦matiquement, nous devons cr¨¦er une architecture adaptable qui permet aux individus de r¨¦aliser leur plein potentiel, aux communaut¨¦s de mieux int¨¦grer les nouveaux arrivants, aux entreprises d¡¯acc¨¦der aux travailleurs dont ils ont besoin et aux gouvernements de regagner la confiance du public.

Il y a dix ans, nous n¡¯avions ni les ¨¦l¨¦ments concrets ni la confiance n¨¦cessaires pour prendre des mesures d¡¯envergure sur la migration internationale. Aujourd¡¯hui, la situation a chang¨¦. Le Forum mondial sur la migration et le d¨¦veloppement a ¨¦t¨¦ une ¨¦tape d¨¦cisive. Tout aussi importante a ¨¦t¨¦ la cr¨¦ation du Groupe mondial sur la migration (GMM) qui a r¨¦uni 14 organismes des Nations Unies, l¡¯Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Banque mondiale pour coordonner leurs travaux li¨¦s ¨¤ la migration. De leur c?t¨¦, les processus consultatifs r¨¦gionaux permettent de tester de nouvelles id¨¦es tout en d¨¦veloppant des habitudes de coop¨¦ration.

D¡¯autres facteurs importants sont ¨¦galement en jeu : les contraintes g¨¦ographiques croissantes, la mondialisation des march¨¦s du travail et l¡¯essor ¨¦conomique des pays en d¨¦veloppement changent fondamentalement la mani¨¨re dont les migrants circulent dans le monde et les destinations qu¡¯ils choisissent. Pratiquement tous les pays dans le monde sont confront¨¦s aux d¨¦fis et aux opportunit¨¦s de la migration et ne peuvent plus ¨ºtre divis¨¦s de mani¨¨re nette entre les pays d¡¯origine et les pays de destination aux int¨¦r¨ºts oppos¨¦s. Aujourd¡¯hui, les pays en d¨¦veloppement accueillent autant de migrants que les pays d¨¦velopp¨¦s.

Des am¨¦liorations tangibles ont ¨¦t¨¦ observ¨¦es. Le 5 septembre 2013, la Convention sur les travailleurs domestiques est entr¨¦e en vigueur, offrant un cadre de protection ¨¤ des dizaines de millions de travailleurs les plus vuln¨¦rables, dont beaucoup sont des migrants. Elle a ¨¦t¨¦ ratifi¨¦e par des pays qui n¡¯avaient pas sign¨¦ la Convention relative aux travailleurs migrants de 1990, ce qui indique une nouvelle ouverture ¨¤ l¡¯¨¦gard des trait¨¦s relatifs ¨¤ la migration. Les frais des envois de fonds ont, pour leur part, baiss¨¦ de mani¨¨re significative au cours des derni¨¨res ann¨¦es.

Les pays collaborent de plus en plus avec leur diaspora. Aujourd¡¯hui, 77 bureaux, organismes et postes ont ¨¦t¨¦ sp¨¦cialement cr¨¦¨¦s par les gouvernements pour structurer leurs relations avec les diasporas. Ces initiatives encouragent les migrants ¨¤ renforcer leurs liens avec leur pays d¡¯origine par le biais d¡¯investissements, de transferts de capitaux humains, de contributions philanthropiques, d¡¯investissements sur le march¨¦ des capitaux et du tourisme. Chacun de ces domaines fait preuve d¡¯une grande richesse d¡¯id¨¦es sur la fa?on de mobiliser les communaut¨¦s de migrants. Forts de cette volont¨¦ commune, nous devons chercher de mani¨¨re plus syst¨¦matique ¨¤ tirer parti des avantages de la migration et ¨¤ att¨¦nuer ses effets n¨¦gatifs. Le Dialogue de haut niveau des Nations Unies ne doit pas se cantonner ¨¤ cr¨¦er de nouveaux processus comme le Forum mondial et le GMM. En octobre, nous devons conclure nos d¨¦lib¨¦rations par l¡¯engagement clair des ?tats et des parties prenantes d¡¯entreprendre des actions sur des questions sp¨¦cifiques.

La migration n¡¯a pas ¨¦t¨¦ initialement int¨¦gr¨¦e dans les Objectifs du Mill¨¦naire pour le d¨¦veloppement (OMD). Toutefois, les migrants ont jou¨¦ un r?le essentiel dans leur r¨¦alisation, de la r¨¦duction de la pauvret¨¦ ¨¤ l¡¯am¨¦lioration de l¡¯¨¦galit¨¦ des sexes ou de la pr¨¦vention des maladies infectieuses. Maintenant, il est temps d¡¯int¨¦grer la migration dans le programme de d¨¦veloppement pour l¡¯apr¨¨s 2015. Cela nous permettra de nous lib¨¦rer de nos id¨¦es pr¨¦con?ues sur le d¨¦veloppement. Ce programme est centr¨¦ sur les ¨ºtres humains et place les individus au c?ur de nos pr¨¦occupations, au lieu des int¨¦r¨ºts des ?tats et des acteurs du d¨¦veloppement. Il est universel, car il a un impact sur pratiquement tous les pays du monde, et est b¨¦n¨¦fique pour les pays du Nord et du Sud. C¡¯est un test pour la gouvernance et les gouvernements, demandant une action coordonn¨¦e non seulement parmi les ?tats, mais aussi ¨¤ tous les niveaux des gouvernements, locaux, r¨¦gionaux et mondiaux.

En int¨¦grant la migration dans le programme de d¨¦veloppement pour l¡¯apr¨¨s 2015, nous pouvons enfin placer la migration sous l¡¯¨¦gide des Nations Unies. Cela peut se faire de multiples fa?ons. Par exemple, au cours des derni¨¨res ann¨¦es, nous avons fait de r¨¦els progr¨¨s en ce qui concerne la r¨¦duction des frais d¡¯envois de fonds qui sont pass¨¦s de presque 15 % ¨¤ moins de 9 %. Nous avons encore des progr¨¨s ¨¤ faire ¨¤ cet ¨¦gard, mais notre champ d¡¯action va bien au-del¨¤ des envois de fonds. La communaut¨¦ internationale pourrait, par exemple, prendre l¡¯engagement d¡¯¨¦laborer des politiques innovantes pour r¨¦duire les honoraires vers¨¦s aux recruteurs.

En? attendant,? les? cibles? possibles? n¡¯ont? pas? besoin d¡¯¨ºtre seulement mesurables en termes ¨¦conomiques. Le programme de d¨¦veloppement pour l¡¯apr¨¨s 2015 vise, par exemple, ¨¤ ¨¦liminer la discrimination ¨¤ l¡¯¨¦gard des migrants qui s¨¦journent l¨¦galement dans leur territoire, en particulier en ce qui concerne leur salaire, leurs conditions de travail et l¡¯acc¨¨s ¨¤ l¡¯¨¦ducation pour leurs enfants. D¡¯autres cibles pourraient comprendre une r¨¦duction drastique des victimes de la traite ¨C illustr¨¦e par le nombre de poursuites engag¨¦es contre les trafiquants, le nombre d ¡¯?tats offrant une protection l¨¦gale sp¨¦ciale aux victimes de la traite et le nombre d¡¯entreprises passant au crible leurs cha?nes d¡¯approvisionnement pour ¨¦liminer le travail forc¨¦; l¡¯augmentation de la proportion de travailleurs tr¨¨s qualifi¨¦s; et la diminution du nombre de migrants sans autorisation l¨¦gale pour s¨¦journer dans leur pays de r¨¦sidence.

Les parties prenantes ont d¨¦velopp¨¦ de nombreuses id¨¦es sur la mani¨¨re dont les gouvernements, le secteur priv¨¦ et la soci¨¦t¨¦ civile peuvent cr¨¦er des partenariats autour de politiques de mobilit¨¦ permettant (i) de r¨¦duire la discrimination ¨¤ l¡¯¨¦gard des migrants et de prot¨¦ger leurs droits; (ii) de r¨¦duire les co?ts humains, sociaux et ¨¦conomiques des migrations, y compris ceux li¨¦s au recrutement, aux envois de fonds et ¨¤ la d¨¦livrance de documents comme les visas et les permis de s¨¦jour; (iii) d¡¯accro?tre les possibilit¨¦s pour les migrants d¡¯investir leurs revenus de fa?on plus productive et partager leurs connaissances; et (iv) d¡¯impliquer les migrants et les organisations de la diaspora dans le renforcement du d¨¦veloppement dans leurs communaut¨¦s d¡¯origine et de destination.

Si l¡¯int¨¦gration de la migration au programme de d¨¦veloppement pour l¡¯apr¨¨s 2015 demande un effort consid¨¦rable, il faut reconna?tre qu¡¯il est limit¨¦. En effet, cet effort implique de persuader les parties prenantes ¨¤ mieux comprendre comment la migration peut leur permettre d¡¯atteindre leurs objectifs, tout en montrant aux responsables de la migration comment ¨¦laborer des politiques qui amplifient l¡¯impact de la migration sur le d¨¦veloppement.

La mise en place d¡¯un syst¨¨me de mobilit¨¦ humaine dynamique, efficace, adapt¨¦ au XXIe? si¨¨cle exigera une action sur tous les fronts : l¡¯¨¦ducation, la sant¨¦, le logement et le travail, entre autres. La prochaine fronti¨¨re d¡¯une gouvernance efficace en mati¨¨re de migration appelle ¨¤ une action coordonn¨¦e, collaborative ¨¤ tous les niveaux des gouvernements et entre eux. Si nous prenons les d¨¦fis un? par un, ils pourront ¨ºtre r¨¦solus et le seront. L¡¯ann¨¦e derni¨¨re, par exemple, j¡¯ai demand¨¦ aux parties prenantes d¡¯examiner la situation des migrants touch¨¦s par les crises aigu?s, comme les conflits civils ou les catastrophes naturelles ou caus¨¦es par les activit¨¦s humaines. Mon initiative a inspir¨¦ les ?tats ¨¤ prendre des mesures. En particulier, les ?tats-Unis et les Philippines ont propos¨¦ de diriger une initiative visant ¨¤ cr¨¦er un cadre d¡¯action pour venir en aide aux migrants lorsque des crises aigu?s surviennent. Des experts ind¨¦pendants, la soci¨¦t¨¦ civile, l¡¯OIM et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l¡¯homme les ont rejoints, ainsi que d¡¯autres ?tats.

Cette question n¡¯est pas la seule question importante ¨¤ laquelle nous sommes confront¨¦s, mais c¡¯est un probl¨¨me pour lequel nous pouvons envisager des solutions r¨¦elles, pratiques, car la coop¨¦ration mondiale est n¨¦cessaire pour traduire les paroles en actes. Elle ¨¦largit les discussions au-del¨¤ du cadre strict de la migration et du d¨¦veloppement, de la m¨ºme mani¨¨re que le Forum mondial a catalys¨¦ la coop¨¦ration internationale. Elle n¨¦cessite une coordination plus complexe qui englobe non seulement les organisations internationales, mais principalement les ?tats, les employeurs et la soci¨¦t¨¦ civile.

Nous devons relever de nombreux d¨¦fis de ce type. Notre r¨¦ussite ouvrira la voie ¨¤ d¡¯autres r¨¦ussites et ¨¤ une plus grande confiance, att¨¦nuant le point de vue selon lequel les questions li¨¦es ¨¤ la migration sont rel¨¦gu¨¦es au deuxi¨¨me plan. Elle nous permettra aussi de r¨¦pondre plus efficacement aux craintes l¨¦gitimes du public concernant les changements apport¨¦s par la migration. J¡¯invite instamment les ?tats ¨¤ prendre part au Dialogue de haut niveau, pr¨ºts ¨¤ s¡¯engager dans un d¨¦bat vigoureux sur les probl¨¨mes et les opportunit¨¦s li¨¦s ¨¤ la migration, car nous avons la d¨¦termination et le savoir pour le faire.

Nous devons travailler sans rel?che ¨¤ partir de la base pour r¨¦soudre les probl¨¨mes li¨¦s ¨¤ la migration. De plus petits groupes d¡¯?tats et de parties prenantes peuvent d¨¦velopper et tester des solutions aux probl¨¨mes communs qui pourraient ensuite devenir des normes mondiales. Cela pourrait permettre une action collective plus vaste. L¡¯approche pratique ascendante et l¡¯approche normative descendante ont un objectif commun : am¨¦liorer les r¨¦sultats pour les migrants et nos soci¨¦t¨¦s.

La liste des d¨¦fis auxquels nous sommes confront¨¦s est impressionnante. Nous devons trouver les moyens de r¨¦pondre aux besoins sp¨¦cifiques des femmes qui repr¨¦sentent aujourd¡¯hui la moiti¨¦ de la population de migrants au monde; investir de mani¨¨re ¨¦quitable dans le d¨¦veloppement des comp¨¦tences; transf¨¦rer les droits; faire des diasporas des acteurs du d¨¦veloppement; r¨¦unir les donn¨¦es utiles; et cr¨¦er des approches innovantes comme les visas ¨¤ entr¨¦es multiples et l¡¯assurance pour les migrants, pour ne citer que quelques exemples.

M¨ºme si nous relevions tous ces d¨¦fis, ceux qui demeurent sont immenses. ? la prochaine g¨¦n¨¦ration, nous devrons absolument rejeter l¡¯id¨¦e que nous avons des citoyens de seconde zone dans nos soci¨¦t¨¦s; c¡¯est une id¨¦e qui a ruin¨¦ des civilisations. Un enfant, o¨´ qu¡¯il se trouve, ne doit jamais ¨ºtre consid¨¦r¨¦ comme un clandestin ou plac¨¦ en d¨¦tention. Aucun homme ni aucune femme ne devrait ¨ºtre emprisonn¨¦ pour migration ill¨¦gale ¨C certainement pas dans les conditions qui violent ses droits de base. Nous sommes au seuil d¡¯une nouvelle ¨¨re de coop¨¦ration internationale en mati¨¨re de migration, et le Dialogue de haut niveau est notre chance de le franchir.?? ?

?

La?Chronique de l¡¯ONU?ne constitue pas un document officiel. Elle a le privil¨¨ge d¡¯accueillir des hauts fonctionnaires des Nations Unies ainsi que des contributeurs distingu¨¦s ne faisant pas partie du syst¨¨me des Nations Unies dont les points de vue ne refl¨¨tent pas n¨¦cessairement ceux de l¡¯Organisation. De m¨ºme, les fronti¨¨res et les noms indiqu¨¦s ainsi que les d¨¦signations employ¨¦es sur les cartes ou dans les articles n¡¯impliquent pas n¨¦cessairement la reconnaissance ni l¡¯acceptation officielle de l¡¯Organisation des Nations Unies.?