01 avril 2008

Co?ncidant avec le soixante-troisi¨¨me anniversaire de la signature de la Charte des Nations Unies, une s¨¦rie de discussions engageantes et ¨¦ducatives sur la pr¨¦vention du g¨¦nocide ayant pour th¨¨me ? Sauver les g¨¦n¨¦rations ¨¤ venir ? a eu lieu le 26 juin 2008 au si¨¨ge de l'ONU, en collaboration avec la Division des services et des produits destin¨¦s au public du D¨¦partement de l'information des Nations Unies et l'Universit¨¦ des Nations Unies.

Dans ses remarques liminaires, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint ¨¤ la communication et ¨¤ l'information, Kiyo Akasaka, a rappel¨¦ qu'il y a 63 ans, apr¨¨s deux guerres mondiales et les horreurs innommables de l'Holocauste, les dirigeants mondiaux avaient, le 26 juin 1945, sign¨¦ la Charte des Nations Unies ¨¤ San Francisco. Cette signature a repr¨¦sent¨¦ les espoirs de ? sauver les g¨¦n¨¦rations ¨¤ venir du fl¨¦au de la guerre ?.

Il a d¨¦clar¨¦ que ? les valeurs fondamentales ¨¦nonc¨¦es dans la Charte de l'ONU et la D¨¦claration universelle des droits de l'homme demeurent les principes qui guident notre action en mati¨¨re de m¨¦moire de l'Holocauste et de pr¨¦vention du g¨¦nocide ?. Il a fait remarquer que les droits de l'homme fondamentaux ont ¨¦t¨¦ d¨¦ni¨¦s ¨¤ des millions de personnes innocentes tu¨¦es lors de la Deuxi¨¨me Guerre mondiale ainsi qu'aux 6 millions de juifs qui ont p¨¦ri pendant l'Holocauste.

L'animateur du d¨¦bat, Eric Falt, Directeur de la Division des services et des produits destin¨¦s au public, a remerci¨¦ les intervenants d'avoir accept¨¦ de participer ¨¤ ces d¨¦bats pour partager leurs vues sur la pr¨¦vention du g¨¦nocide. Au nombre des participants figuraient Edward C. Luck, Conseiller sp¨¦cial du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral; Robert Rozett, Directeur des biblioth¨¨ques; Yad Vashem, l'autorit¨¦ du souvenir des martyrs et des h¨¦ros de l'Holocauste; Bridget Conley-Zilkic, Directrice de projet du Comit¨¦ sur la conscience du M¨¦morial am¨¦ricain consacr¨¦ ¨¤ l'Holocauste; Lawrence Swaider, Chef de l'information au M¨¦morial am¨¦ricain pour les victimes de l'Holocauste; Daphna Shraga, Administratrice g¨¦n¨¦rale jurisconsulte au Bureau des affaires juridiques des Nations Unies; et Joseph Rubagumya de la School of International Public Affairs ¨¤ Columbia Unversity.

Apr¨¨s l'Holocauste, un nouveau mot, ? g¨¦nocide ?, a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ pour d¨¦crire les actes commis avec l'intention de d¨¦truire - enti¨¨rement ou en partie - un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Le 9 d¨¦cembre 1948, un jour avant l'adoption de la D¨¦claration universelle des droits de l'homme, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale de l'ONU a adopt¨¦ la Convention pour la pr¨¦vention et la r¨¦pression des crimes de g¨¦nocide.

M. Akasaka a ¨¦galement lu un message du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral Ban Ki-moon adress¨¦ pour l'occasion, dans lequel il disait que ? la pr¨¦vention du g¨¦nocide est une responsabilit¨¦ collective et individuelle et j'appelle l'ensemble du syst¨¨me de l'ONU ¨¤ prendre les mesures n¨¦cessaires pour pr¨¦venir ces atrocit¨¦s ?, soulignant que les gouvernements, les m¨¦dias, les organisations religieuses, la soci¨¦t¨¦ civile et m¨ºme les individus ont un r?le important ¨¤ jouer dans la pr¨¦vention du g¨¦nocide.

Tout en partageant ses points de vue sur la responsabilit¨¦ qu'a un ?tat de prot¨¦ger sa population du g¨¦nocide et sur le r?le jou¨¦ par les organisations internationales, M. Luck a d¨¦clar¨¦ que l'Holocauste ¨¦tait comm¨¦mor¨¦ ¨¤ la m¨¦moire des victimes, de leur famille et de leurs amis, et ¨¦galement pour identifier les politiques et les instruments pertinents qui pourraient ¨ºtre utilis¨¦s pour emp¨ºcher d'autres g¨¦nocides. Il a fait remarquer que le nombre de cas de g¨¦nocide avait diminu¨¦ au cours des 15 derni¨¨res ann¨¦es. Alors que les gens peuvent jouer un r?le individuel en prot¨¦geant les citoyens, une organisation internationale a l'obligation de pr¨¦venir efficacement le g¨¦nocide. Selon lui, les Nations Unies travaillaient actuellement sur des m¨¦canismes institutionnels et ¨¦taient d¨¦termin¨¦es ¨¤ poursuivre le dialogue avec les ?tats Membres pour pr¨¦venir les cas de g¨¦nocide futurs.

Mme Zilkic a d¨¦clar¨¦ que le Mus¨¦e du M¨¦morial am¨¦ricain consacr¨¦ ¨¤ l'Holocauste ¨¦tait un hommage rendu ¨¤ tous ceux qui ont souffert ou sont morts durant l'Holocauste. Le mus¨¦e participe actuellement ¨¤ des programmes d'¨¦ducation, de m¨¦moire et de recherche et intervient quand des populations sont menac¨¦es de g¨¦nocide. Il a ¨¦galement particip¨¦ ¨¤ une strat¨¦gie ¨¤ deux volets visant ¨¤ cr¨¦er une prise de conscience sur le g¨¦nocide, comme aider les gouvernements ¨¤ mieux comprendre en quoi consiste le g¨¦nocide et ¨¤ promouvoir la compr¨¦hension du public sur ce crime, pour ¨ºtre pr¨¦par¨¦ ¨¤ r¨¦agir rapidement. M. Swaider a fait remarquer que le mus¨¦e attirait 2 millions de visiteurs chaque ann¨¦e et qu'environ 30 millions de personnes avaient visit¨¦ son site Internet en 2008 seulement.

Mme Shraga a pr¨¦sent¨¦ un aper?u g¨¦n¨¦ral des diff¨¦rentes cours p¨¦nales internationales, comme le Tribunal p¨¦nal international pour l'ex-Yougoslavie, le Tribunal p¨¦nal pour le Rwanda, la Cour internationale de justice et la Cour p¨¦nale internationale. Elle a estim¨¦ que l'obligation d'un ?tat de pr¨¦venir le g¨¦nocide devrait s'¨¦tendre au-del¨¤ de ses propres fronti¨¨res.

Expliquant combien il ¨¦tait important que les jeunes soutiennent la pr¨¦vention du g¨¦nocide, M. Rubagumya a rappel¨¦ comment sa propre famille avait fui en Ouganda pour ¨¦chapper ¨¤ la violence ¨¤ l'¨¦gard des Tutsis au Rwanda au d¨¦but des ann¨¦es 1960, pour souffrir de la discrimination en tant que r¨¦fugi¨¦s. Soulignant les difficult¨¦s auxquelles sont confront¨¦s les jeunes Rwandais, il a dit que le gouvernement avait fait venir des ¨¦tudiants de diff¨¦rentes parties d'Afrique et d'Europe pour partager leurs exp¨¦riences et pr¨¦venir de futurs conflits.

Tout en pr¨¦sentant des cas o¨´ des juifs ont ¨¦t¨¦ secourus pendant l'Holocauste, M. Rozett en a relat¨¦ trois qui ont eu lieu au d¨¦but des ann¨¦es 1940 : le secours d'un homme par son voisin pendant le massacre de juifs, la pr¨¦vention de la d¨¦portation massive et l'histoire d'un gar?on de 11 ans qui, apr¨¨s avoir perdu sa m¨¨re et avoir ¨¦t¨¦ s¨¦par¨¦ de sa s?ur pendant l'Holocauste, avait ¨¦t¨¦ recueilli dans une ferme.
Pour conclure, une s¨¦rie de discussions en deux parties sur la pr¨¦vention du g¨¦nocide a soulign¨¦ le lien entre les objectifs et les valeurs des Nations Unies et leurs activit¨¦s mandat¨¦es en mati¨¨re de m¨¦moire de l'Holocauste et de pr¨¦vention du g¨¦nocide. La premi¨¨re manifestation, organis¨¦e le 12 juin, a pr¨¦sent¨¦ le dernier ouvrage de David Hamburg ? Preventing Genocide:Practical Steps toward Early Detection and Effective Action ?. Au nombre des intervenants figuraient Francis Deng, Conseiller sp¨¦cial du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral sur la pr¨¦vention du g¨¦nocide, et Robert Orr, Sous-Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral pour la coordination des politiques et la planification strat¨¦gique au sein du Cabinet du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral.

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