Quand l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a adopt¨¦ la D¨¦claration du Mill¨¦naire en 2000, les objectifs et les cibles qu'elle a ¨¦tablis dans la section consacr¨¦e au d¨¦veloppement sont devenus plus tard les Objectifs du Mill¨¦naire pour le d¨¦veloppement. Toutefois, les OMD ne faisaient pas partie d'un nouvel ordre du jour mais ¨¦taient une tentative de donner une nouvelle orientation aux ann¨¦es de d¨¦bats, d'efforts et de luttes pour promouvoir le d¨¦veloppement ¨¦conomique et social des nations les plus pauvres du monde.
R¨¦duire la pauvret¨¦, la faim, assurer l'¨¦ducation primaire et promouvoir l'¨¦galit¨¦ des sexes ont toujours ¨¦t¨¦ au premier plan de l'ordre du jour des Nations Unies. Au cours des ann¨¦es, l'Assembl¨¦e avait consid¨¦r¨¦ ces questions et d'autres questions du d¨¦veloppement li¨¦es, individuellement ou ensemble, et avait lanc¨¦ plusieurs campagnes pour y r¨¦pondre. Les OMD ¨¦taient toutefois une tentative plus ambitieuse pour r¨¦unir toutes ces activit¨¦s, entreprises et initiatives dans une r¨¦flexion commune, soulignant leurs relations entre elles et la n¨¦cessit¨¦ de progresser sur tous les fronts et tous les niveaux afin d'¨ºtre s?r d'en atteindre un.
Le d¨¦veloppement est d'abord devenu le th¨¨me central de l'action des Nations Unies en 1960, quand l'Organisation a admis 17 nouveaux membres, un nombre record pour une seule ann¨¦e. Ce fut la premi¨¨re vague des pays nouvellement ind¨¦pendants qui allaient changer consid¨¦rablement la composition des membres de l'ONU. La question de d¨¦veloppement la plus urgente fut alors de r¨¦duire la faim dans le monde. L'Organisation des Nations Unies pour la nourriture et l'agriculture (FAO) a men¨¦ une action internationale pour r¨¦pondre ¨¤ la situation de ces nouveaux membres de l'ONU venant d'Afrique, de diverses parties de l'Asie et du Pacifique et des Cara?bes, ainsi que d'autres membres faisant face ¨¤ des situations similaires, en lan?ant le 1er juillet 1960 la campagne ? Un monde lib¨¦r¨¦ de la faim ?, qui a attir¨¦ l'attention mondiale sur le probl¨¨me de la faim, sollicitant l'appui des gouvernements et des organisations non gouvernementales (ONG) pour les campagnes contre la faim.
Persuad¨¦e qu'une action plus concert¨¦e ¨¦tait n¨¦cessaire, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale [r¨¦solution 1714 (XVI)] a, le 27 octobre 1960, invit¨¦ la FAO pour ¨¦tablir des proc¨¦dures en vue d'utiliser les exc¨¦dents de produits alimentaires afin de combattre la faim dans les pays les moins avanc¨¦s (PMA). Elle a cependant affirm¨¦ que la solution ultime pour combattre la faim r¨¦side dans un accroissement plus rapide du d¨¦veloppement ¨¦conomique. Pour pr¨¦senter les objectifs de la r¨¦solution, l'Assembl¨¦e a, le 19 d¨¦cembre 1961, dans sa r¨¦solution 1714 (XVI), cr¨¦¨¦ le Programme alimentaire mondial (PAM) sur une base exp¨¦rimentale de trois ans, avec un fonds volontaire de 100 millions de dollars. Le Programme, qui sera administr¨¦ conjointement par les Nations Unies et la FAO, serait appuy¨¦ par une conf¨¦rence d'annonce des contributions qui se tiendra chaque ann¨¦e au si¨¨ge de l'ONU, ¨¤ New York. Le 15 d¨¦cembre [r¨¦solution 1521 (XVI)], l'Assembl¨¦e a ¨¦galement d¨¦cid¨¦ de cr¨¦er le Fonds d'¨¦quipement des Nations Unies comme m¨¦canisme additionnel pour r¨¦pondre aux besoins en capital et en d¨¦veloppement des PMA.
Reconnaissant que le probl¨¨me ¨¦tait beaucoup plus vaste que la faim, le 19 d¨¦cembre 1961 l'Assembl¨¦e, sur proposition du Pr¨¦sident des ?tats-Unis, a, dans la r¨¦solution 1710 (XVI) proclam¨¦ les ann¨¦es 1960 la ? D¨¦cennie des Nations Unies pour le d¨¦veloppement ?. Pendant la D¨¦cennie, les pays en d¨¦veloppement fixeront leurs propres objectifs afin d'obtenir un taux minium de croissance annuelle du revenu national global de 5 %. L'Assembl¨¦e a ¨¦galement invit¨¦ les ?tats Membres ¨¤ prendre des mesures pour ¨¦liminer l'analphab¨¦tisme, la faim et les maladies. Pour s'assurer que toutes les campagnes internationales consacr¨¦es au d¨¦veloppement refl¨¨tent leurs propres pr¨¦occupations et perspectives, les pays en d¨¦veloppement ont organis¨¦ la Conf¨¦rence sur les probl¨¨mes du d¨¦veloppement ¨¦conomique, qui s'est tenue du 9 au 18 juillet 1962 au Caire, en ?gypte (alors connue sous le nom de R¨¦publique arabe unie). Apr¨¨s l'adoption le 18 d¨¦cembre de la D¨¦claration du Caire des pays en d¨¦veloppement, l'Assembl¨¦e a recommand¨¦ que le syst¨¨me de l'ONU prenne en compte les principes de la D¨¦claration lorsqu'il traite les questions ¨¦conomiques et sociales des pays en d¨¦veloppement.
Pour renforcer les objectifs de la D¨¦cennie, l'Assembl¨¦e (r¨¦solution 1943 (XVIII)] a, le 11 d¨¦cembre 1963, appel¨¦ ¨¤ soutenir une Campagne mondiale contre la faim, les maladies et l'ignorance, qui sera men¨¦e par les ONG dans la deuxi¨¨me moiti¨¦ de la D¨¦cennie. Le 30 d¨¦cembre 1964, elle a ¨¦tabli la Conf¨¦rence des Nations Unies sur le commerce et le d¨¦veloppement (CNUCED) [r¨¦solution 1995 (XIX)], afin de promouvoir le commerce et d¨¦velopper les exportations des produits de base; en 1965, le Programme des Nations Unies pour le d¨¦veloppement (PNUD), avec la fusion entre le Programme ¨¦largi d'assistance technique - cr¨¦¨¦ en 1950 pour fournir des services de conseils techniques et des opportunit¨¦s de formation aux pays en d¨¦veloppement ; le Fonds sp¨¦cial des Nations Unis, cr¨¦¨¦ en 1959 pour les aider ¨¤ promouvoir leur capacit¨¦s de production; ainsi que l'Organisation des Nations Unies pour le d¨¦veloppement industriel (ONUDI).
Le d¨¦veloppement de l'objectif concernant la r¨¦duction de la faim a ¨¦t¨¦ ¨¦galement appuy¨¦ par Sa Saintet¨¦ le pape Paul VI qui, parlant au nom des pauvres et des affam¨¦s du monde, a, le 4 octobre 1965, dit ¨¤ l'Assembl¨¦e que sa ? t?che ¨¦tait de faire en sorte que le pain soit suffisamment abondant ¨¤ la table de l'humanit¨¦ ?. La m¨ºme ann¨¦e, l'Assembl¨¦e, dans sa r¨¦solution 2095 (XX), a ¨¦largi le Programme alimentaire mondial sur une base permanente, fixant l'objectif de 275 millions de dollars de contributions volontaires durant la p¨¦riode 1966-1968 et a demand¨¦ au Directeur ex¨¦cutif de la FAO [r¨¦solution 2096 (XX)] d'¨¦tudier et de proposer des moyens et des politiques pour mener une action internationale de grande ampleur afin de combattre la faim de mani¨¨re efficace. Sur la base de cette ¨¦tude pr¨¦par¨¦e en coop¨¦ration avec le Fonds mon¨¦taire international, l'Assembl¨¦e a, en 1968, dans sa r¨¦solution 2462 (XXIII), appel¨¦ le PAM ¨¤ coop¨¦rer avec les autres organisations int¨¦ress¨¦es ¨¤ mieux adapter l'aide alimentaire multilat¨¦rale afin de r¨¦pondre aux besoins. En 1969, pour la premi¨¨re fois, le PAM a d¨¦pass¨¦ l'objectif des contributions fix¨¦ ¨¤ 200 millions de dollars et a atteint 265 millions de dollars.
Malgr¨¦ ces efforts, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU a reconnu ¨¤ l'¨¦valuation ¨¤ mi-parcours de la Premi¨¨re D¨¦cennie pour le d¨¦veloppement que seuls quelques progr¨¨s limit¨¦s avaient ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦s, les objectifs fix¨¦s ¨¦tant encore loin d'¨ºtre atteints. ? la lumi¨¨re de cet ¨¦chec et en reconnaissance des besoins croissants des pays en d¨¦veloppement, l'Assembl¨¦e a, le 24 octobre 1970, ¨¤ l'occasion du vingt-cinqui¨¨me anniversaire des Nations Unies, proclam¨¦ la Deuxi¨¨me D¨¦cennie des Nations Unies pour le d¨¦veloppement, ¨¤ compter du 1er janvier 1971. ? cette occasion, elle a adopt¨¦, par la r¨¦solution 2626 (XXV), la Strat¨¦gie internationale du d¨¦veloppement comme moyen visant ¨¤ atteindre les objectifs de la D¨¦cennie. Un des points importants ¨¦tait l'appel ¨¤ un transfert d'une grande partie des ressources financi¨¨res aux pays en d¨¦veloppement sous la forme de l'aide publique au d¨¦veloppement (APD), invitant les pays d¨¦velopp¨¦s ¨¤ allouer 0,7 % de leur produit national brut ¨¤ la mi-D¨¦cennie et ¨¤ adopter des mesures sp¨¦ciales pour les pays les moins d¨¦velopp¨¦s. Cependant, la mise en ?uvre de la Deuxi¨¨me D¨¦cennie pour le d¨¦veloppement sera s¨¦rieusement ¨¦branl¨¦e par les ¨¦v¨¦nements qui sont survenus dans les ann¨¦es suivantes. En 1971, le monde connaissait une crise caus¨¦e par l'effondrement de l'¨¦talon-or par rapport auquel plusieurs monnaies ¨¦taient d¨¦finies. L'effet de cet ¨¦v¨¦nement sur les prix du p¨¦trole et la tendance inflationniste qui a suivi ont ¨¦t¨¦ aggrav¨¦s par le d¨¦but de la Guerre du Kippour entre Isra?l et les ?tats arabes en 1973, l'embargo sur le p¨¦trole impos¨¦ par des membres de l'Organisation des pays exportateurs de p¨¦trole (OPEC) et la chute des cours mondiaux des produits de base en 1974.
Pour faire face ¨¤ la d¨¦t¨¦rioration de l'environnement ¨¦conomique de l'inflation mondiale, ¨¤ la p¨¦nurie des produits alimentaires, au d¨¦ficit de la balance des paiements des pays en d¨¦veloppement, ¨¤ la r¨¦cession des ¨¦conomies de march¨¦ des pays d¨¦velopp¨¦s et ¨¤ des perspectives commerciales maussades des pays en d¨¦veloppement, l'Assembl¨¦e, sur proposition des ?tats-Unis, a convoqu¨¦ la Conf¨¦rence alimentaire mondiale qui s'est tenue du 5 au 16 novembre 1974 ¨¤ Rome, en Italie. Celle-ci a adopt¨¦ la D¨¦claration universelle sur l'¨¦radication de la faim et de la malnutrition, qui a reconnu que la crise alimentaire avait des r¨¦percussions non seulement sur le d¨¦veloppement ¨¦conomique et social mais aussi sur les principes et les valeurs fondamentales associ¨¦s au droit ¨¤ la vie et ¨¤ la dignit¨¦ humaine, tel qu'il est d¨¦fini dans la D¨¦claration universelle des droits de l'homme de 1948. Elle a donc propos¨¦ la cr¨¦ation d'un Conseil alimentaire mondial charg¨¦ de coordonner les activit¨¦s des organisations internationales dans le domaine de l'agriculture et a conclu une initiative mondiale sur la s¨¦curit¨¦ alimentaire, bas¨¦e sur un syst¨¨me de r¨¦serves de c¨¦r¨¦ales ¨¦tabli au niveau national. Le 17 d¨¦cembre, l'Assembl¨¦e a ¨¦tabli le Conseil alimentaire mondial et a demand¨¦ au Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral d'organiser une r¨¦union pour d¨¦finir les grands axes d'un fonds international du d¨¦veloppement agricole.
L'examen ¨¤ moyen terme en 1975 par l'Assembl¨¦e de la mise en ?uvre de la Strat¨¦gie internationale du d¨¦veloppement de la Deuxi¨¨me D¨¦cennie s'est tenu dans un ordre ¨¦conomique international chang¨¦ dont les bases avaient ¨¦t¨¦ ¨¦branl¨¦es par les ¨¦v¨¦nements survenus au d¨¦but des ann¨¦es 1970. Les pays en d¨¦veloppement sont sortis renforc¨¦s de cette situation, d¨¦bouchant sur un appel pour un nouvel ordre ¨¦conomique mondial. Cet appel a ¨¦t¨¦ articul¨¦ par le Pr¨¦sident alg¨¦rien Houari Boumediene au nom des pays non align¨¦s - ?tats qui se consid¨¦raient formellement en alliance avec ou contre aucun bloc de grandes puissances - qui a demand¨¦ l'examen par une Assembl¨¦e extraordinaire d'une question ? Le probl¨¨me des mati¨¨res premi¨¨res et le d¨¦veloppement ?. Ces pays ont consid¨¦r¨¦ que la Strat¨¦gie internationale du d¨¦veloppement pour la Deuxi¨¨me D¨¦cennie a ¨¦chou¨¦ pour plusieurs raisons, dont le manque de volont¨¦ politique des pays d¨¦velopp¨¦s ¨¤ prendre des mesures urgentes.
L'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a donc convoqu¨¦ sa sixi¨¨me session extraordinaire le 9 avril 1974, durant laquelle elle a adopt¨¦ la D¨¦claration concernant l'instauration d'un nouvel ordre ¨¦conomique international [r¨¦solution 3201 (S-VI)], qui pr¨¦sentait une liste de 20 principes sur lesquels le nouvel ordre serait fond¨¦. Elle a ¨¦galement adopt¨¦ le Programme d'action [r¨¦solution 3202 (S-VI)], qui contenait des propositions pour r¨¦former le syst¨¨me mon¨¦taire international et financer les objectifs de d¨¦veloppement des pays en d¨¦veloppement. Fut ¨¦galement adopt¨¦ un Programme sp¨¦cial de mesures urgentes pour att¨¦nuer les difficult¨¦s auxquelles sont confront¨¦s les pays sans littoral les moins avanc¨¦s touch¨¦s par la crise ¨¦conomique mondiale. Le 6 d¨¦cembre 1974, dans sa r¨¦solution 3281 (XXIX), l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a adopt¨¦ la Charte des droits et devoirs ¨¦conomiques des ?tats, qui avait ¨¦t¨¦ propos¨¦e ¨¤ la troisi¨¨me session de la CNUCED en 1972.
Devant l'inertie des pays d¨¦velopp¨¦s ¨¤ mettre en ?uvre les mesures de la Strat¨¦gie internationale du d¨¦veloppement, le 5 d¨¦cembre 1980 [r¨¦solution 35/36], l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a adopt¨¦ la Nouvelle Strat¨¦gie du d¨¦veloppement pour la Troisi¨¨me D¨¦cennie des Nations Unies pour le d¨¦veloppement (1980-1990), fixant des objectifs pour les ann¨¦es 1980 et adoptant des mesures pour les mettre en ?uvre, cr¨¦ant de nouveaux et ¨¦largissant ceux de la Deuxi¨¨me D¨¦cennie pour le d¨¦veloppement. Elle a d¨¦fini un certain nombre de buts importants ¨¤ atteindre en 1990 : taux de croissance des pays en d¨¦veloppement de 7,5 % du PIB et taux de 8 % pour les exportations; taux brut d'investissement de 28 % et ¨¦pargne int¨¦rieure brute de 24 % du PIB; financement de l'aide pour atteindre et d¨¦passer 0,7 % du PIB des pays en d¨¦veloppement; r¨¦duction et ¨¦limination de la pauvret¨¦; r¨¦duction importante des taux de mortalit¨¦; changements structurels internationaux, dont l'instauration du nouvel ordre ¨¦conomique international; et modifications des institutions et des m¨¦canismes internationaux. Lors d'un examen et d'une ¨¦valuation de la Troisi¨¨me d¨¦cennie pour le d¨¦veloppement en 1984, l'Assembl¨¦e a d¨¦clar¨¦ que dix ans apr¨¨s l'appel ¨¤ l'instauration d'un nouvel ordre ¨¦conomique international, aucun progr¨¨s n'avait ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦ pour le mettre en place et que les buts fix¨¦s n'avaient pas ¨¦t¨¦ atteints.
En 1990, l'¨¦cart entre les pays d¨¦velopp¨¦s et ceux en d¨¦veloppement a continu¨¦ de se creuser. Dans les pays en d¨¦veloppement, les conditions de vie et les perspectives de croissance se sont d¨¦t¨¦rior¨¦es et leur position sur le march¨¦ international et dans la finance s'est consid¨¦rablement affaiblie. C'est dans ce contexte de d¨¦gradation que l'Assembl¨¦e, dans sa session extraordinaire de 1990, a adopt¨¦ la D¨¦claration sur la coop¨¦ration ¨¦conomique internationale, en particulier la relance de la croissance ¨¦conomique et le d¨¦veloppement des pays en d¨¦veloppement qui, a-t-elle d¨¦clar¨¦, repr¨¦sentaient le d¨¦fi le plus important des ann¨¦es 1990 pour ces pays. Elle a ¨¦galement proclam¨¦ la Quatri¨¨me D¨¦cennie des Nations Unies pour le d¨¦veloppement (1991-2000) et adopt¨¦ la Strat¨¦gie internationale du d¨¦veloppement pour la D¨¦cennie, dont l'objectif ¨¦tait d'assurer l'acc¨¦l¨¦ration du d¨¦veloppement des pays pauvres durant les ann¨¦es 1990. La mise en ?uvre de la D¨¦cennie a ¨¦t¨¦ appuy¨¦e par un nombre d'actions : la Deuxi¨¨me Conf¨¦rence des Nations Unies sur les pays les moins avanc¨¦s (3 et 4 septembre 1990), qui a adopt¨¦ la D¨¦claration de Paris et un Programme d'action pour les pays les moins avanc¨¦s; la Conf¨¦rence mondiale sur le d¨¦veloppement durable des petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement (avril/mai 1994), qui a adopt¨¦ la D¨¦claration de la Barbade et un programme d'action pour le d¨¦veloppement durable des petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement; et le Sommet mondial pour le d¨¦veloppement social (6 et 12 mars 1995), qui a adopt¨¦ la D¨¦claration de Copenhague sur le d¨¦veloppement social et le Programme d'action du Sommet mondial. Plus important, l'Assembl¨¦e a organis¨¦ en juin 1994 ¨¤ New York des auditions mondiales sur le d¨¦veloppement. Ces consultations d'experts sur l'¨¦laboration d'un ordre du jour de l'ONU pour le d¨¦veloppement avaient ¨¦t¨¦ propos¨¦es par le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral en 1992 comme approche int¨¦gr¨¦e aux grandes questions ¨¦conomiques et sociales trait¨¦es par les Nations Unies.
Malgr¨¦ l'impulsion donn¨¦e par les d¨¦fis du d¨¦veloppement dans les ann¨¦es 1990 examin¨¦s lors de nombreuses conf¨¦rences, consultations, d¨¦clarations et strat¨¦gies, de nouveaux d¨¦fis ont surgi et contrecarr¨¦ ces efforts : plusieurs conflits arm¨¦s en Afrique, en Am¨¦rique et en Europe de l'Est, qui ont n¨¦cessit¨¦ de vastes op¨¦rations humanitaires et de maintien de la paix de l'ONU et, suite aux changements d¨¦mocratiques survenus en Europe de l'Est, la n¨¦cessit¨¦ d'augmenter l'aide au d¨¦veloppement pour r¨¦pondre aux besoins non seulement des pays en d¨¦veloppement mais aussi des nouvelles ¨¦conomies en transition. Aussi, la reprise de l'¨¦conomie mondiale a ¨¦t¨¦ lente apr¨¨s l'incertitude associ¨¦e ¨¤ l'instabilit¨¦ de l'¨¦conomie br¨¦silienne. Les Nations Unies ont donc d? red¨¦finir leurs objectifs de d¨¦veloppement. C'est dans ce contexte que l'Assembl¨¦e a adopt¨¦ en juin 1997 l'Agenda pour le d¨¦veloppement [r¨¦solution 51/240], un document global soulignant que le d¨¦veloppement est une entreprise multidimensionnelle qui vise ¨¤ am¨¦liorer la vie de tous les peuples, comprenant tous les diff¨¦rents aspects et ¨¦l¨¦ments du d¨¦veloppement connexes, comme la paix, la croissance ¨¦conomique, la protection de l'environnement, la justice sociale et la d¨¦mocratie. L'Agenda a ¨¦t¨¦ la premi¨¨re initiative int¨¦gr¨¦e consacr¨¦e au d¨¦veloppement. L'Assembl¨¦e a ¨¦galement accord¨¦ une attention particuli¨¨re ¨¤ la pauvret¨¦, proclamant en d¨¦cembre 1997 [r¨¦solution 52/193] la Premi¨¨re D¨¦cennie des Nations Unies pour l'¨¦limination de la pauvret¨¦ (1997-2006) dont les objectifs globaux ¨¦taient l'¨¦radication de la pauvret¨¦ absolue et la r¨¦duction substantielle de la pauvret¨¦ dans le monde. En 1996, l'Ann¨¦e internationale pour l'¨¦limination de la pauvret¨¦, proclam¨¦e par l'Assembl¨¦e en 1993, a ¨¦t¨¦ observ¨¦e.
Vers la fin des ann¨¦es 1990, les pays en d¨¦veloppement avaient pris des mesures pour lib¨¦raliser leur ¨¦conomie et l'int¨¦grer dans l'¨¦conomie mondiale. C'est dans ce contexte que l'attention internationale s'est centr¨¦e sur les avantages de la mondialisation et l'interd¨¦pendance grandissante dans l'¨¦conomie mondiale.
En septembre 1998, l'Assembl¨¦e a tenu une session extraordinaire de deux jours, un dialogue de haut niveau visant ¨¤ examiner l'impact social et ¨¦conomique de la mondialisation en tant qu'associ¨¦ au renforcement de la coop¨¦ration internationale pour le d¨¦veloppement. En 1999, un examen de la D¨¦cennie a r¨¦v¨¦l¨¦ que les progr¨¨s ¨¦taient mitig¨¦s et que de nombreux d¨¦fis demeuraient. La croissance ¨¦conomique, ¨¤ elle seule, n'¨¦tait plus un facteur de d¨¦veloppement suffisant. L'attention s'¨¦tait fix¨¦e sur un certain nombre de conditions institutionnelles pr¨¦alables au d¨¦veloppement, comme la bonne gouvernance, la transparence et les obligations, la d¨¦centralisation et la participation ainsi que la s¨¦curit¨¦ sociale.
La D¨¦claration du Mill¨¦naire de 2000 s'est attach¨¦e ¨¤ associer ces nombreux efforts afin de lutter contre la pauvret¨¦ et promouvoir le d¨¦veloppement ¨¦conomique et social de mani¨¨re int¨¦gr¨¦e. Deux ans apr¨¨s, elle a ¨¦t¨¦ compl¨¦t¨¦e par la Conf¨¦rence internationale sur le financement du d¨¦veloppement (mars 2002), qui a adopt¨¦ le Consensus de Monterrey sur le financement du d¨¦veloppement. Elle a reconnu que l'objectif de 0,7 % du PIB fix¨¦ en 1970 n'avait pas ¨¦t¨¦ atteint et a appel¨¦ les pays d¨¦velopp¨¦s qui ne l'avaient pas encore fait ¨¤ redoubler leurs efforts ¨¤ cet ¨¦gard s'ils voulaient que les OMD soient atteints. La communaut¨¦ internationale est aujourd'hui ¨¤ mi-parcours de la mise en ?uvre des objectifs de d¨¦veloppement de la D¨¦claration. Tandis que certaines r¨¦gions du monde sont en bonne voie de r¨¦aliser les OMD, la grande majorit¨¦ des pays est ¨¤ la tra¨ªne.
Les diverses d¨¦cennies et strat¨¦gies du d¨¦veloppement ne devraient pas ¨ºtre consid¨¦r¨¦es comme des ¨¦checs mais comme des ¨¦tapes progressives dans la longue lutte engag¨¦e pour r¨¦pondre au difficile probl¨¨me du d¨¦veloppement et comme une tentative soutenue des Nations Unies de s'adapter ¨¤ la dynamique du nouvel environnement international et de placer le probl¨¨me dans un plus large contexte.
**PHOTO COURTESY: ONU/NOEL GOMEZ
?
La?Chronique de l¡¯ONU?ne constitue pas un document officiel. Elle a le privil¨¨ge d¡¯accueillir des hauts fonctionnaires des Nations Unies ainsi que des contributeurs distingu¨¦s ne faisant pas partie du syst¨¨me des Nations Unies dont les points de vue ne refl¨¨tent pas n¨¦cessairement ceux de l¡¯Organisation. De m¨ºme, les fronti¨¨res et les noms indiqu¨¦s ainsi que les d¨¦signations employ¨¦es sur les cartes ou dans les articles n¡¯impliquent pas n¨¦cessairement la reconnaissance ni l¡¯acceptation officielle de l¡¯Organisation des Nations Unies.?