Les femmes jouent un r?le vital dans la santé des terres. De leurs mains, elles ont fa?onné et entretenu la vie sur notre planète. Pourtant, leur contribution est souvent peu rémunérée, et elles n’ont généralement pas accès à la terre et ont rarement le contr?le de celle qu’elles cultivent.
Dans le monde entier, les terres se dégradent quotidiennement par l’effet conjugué de la sécheresse et de la désertification, mettant en péril la production alimentaire et la vie de ceux qui en vivent. .
Ces conditions représentent un immense défi et, pourtant, nous connaissons déjà l’une des solutions cruciales : les femmes.
Lorsqu’elles en ont la possibilité, elles sont d’incroyables gardiennes de nos terres. Elles savent mettre leurs connaissances et leurs compétences à profit pour les protéger, restaurer celles qui sont dégradées et contribuer à renforcer la résilience aux sécheresses qui sont de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique.
Et pourtant, les femmes, qui sont de puissants agents du changement, n’ont pas la possibilité d’apporter leur contribution. En raison de pratiques discriminatoires, telles qu’une occupation des terres inadéquate, le manque de crédit, l’inégalité des salaires et le faible niveau de prise de décisions, ainsi que la prévalence de la violence sexuelle et sexiste, elles participent rarement à la gestion des terres. ?
De l’Afrique à l’Asie, en passant par l’Amérique latine, nous constatons que les femmes et les filles souffrent lorsqu’elles sont exclues de l’attribution des terres. Aujourd’hui, moins d’un propriétaire foncier sur cinq est une femme, alors qu’elles représentent près de la moitié de la main-d’?uvre agricole mondiale et .
Et lorsqu’elles sont veuves, elles sont souvent expulsées par leur belle-famille et n’ont nulle part où aller et, peut-être plus important, n’ont aucune terre dont elles pourraient générer des revenus pour nourrir leurs enfants. Le droit des femmes d’hériter des biens de leur mari continue d’être bafoué dans .
Mais pourquoi cela est-il important?? , les conséquences de la dégradation des terres sont disproportionnées pour elles. Elles souffrent du manque de nourriture, de la pénurie d’eau et de la migration forcée.
Ces conditions alimentent un modèle plus important d’inégalité des sexes au niveau mondial et son expression par la violence et la discrimination à l’égard des femmes et des filles. Cela est particulièrement vrai pour les femmes et les filles autochtones, les personnes handicapées et les militantes des droits de l’homme en raison de la discrimination multiple et intersectionnelle.
Garantir aux femmes et aux filles la pleine jouissance de tous les droits de l’homme et la participation à la prise de décisions sur les terres est essentiel pour parvenir à la neutralité en matière de dégradation de terres. En outre, tout le monde en bénéficie?: les femmes elles-mêmes, leur famille et le reste de la société.
Par exemple, garantir les droits des femmes et des filles a de profondes répercussions sur le revenu des ménages, la sécurité alimentaire, l’investissement dans l’éducation, la santé ainsi que sur le bien-être des enfants et réduit la violence fondée sur le sexe. Dans les parties du monde où les femmes ne peuvent pas posséder de terres, leurs enfants sont souvent déscolarisés, la famille n’ayant pas les moyens de payer les frais de scolarité. Pourtant, il est prouvé que lorsque les droits de propriété et d’héritage sont garantis, les enfants ont .
L’espoir à venir
Il existe dans le monde entier de nombreux exemples positifs de femmes qui défendent leurs droits et leur r?le dans la gestion des terres.
La Sierra Leone a récemment adopté une , mettant fin à six décennies de lois coutumières qui empêchaient les femmes de posséder des terres. Les femmes sierra-léonaises ont désormais les mêmes droits que les hommes en matière de propriété, de location ou d’achat de terres dans le pays. En fait, selon la loi, elles peuvent devenir des chefs de village locaux, appelés ??chefs suprêmes??;?une représentation d’au moins 30 % de femmes est requise dans les fonctions publiques et privées; toute personne qui adopte des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes dans l’attribution des terres peut être condamnée à une amende ou à une peine de prison.
En Tanzanie, où , celles qui ont obtenu des droits fonciers plus importants gagnent jusqu’à 3,8 fois plus et sont davantage susceptibles de disposer d’une épargne personnelle. Cela met en évidence un autre avantage, souvent négligé, du renforcement des droits fonciers des femmes?: une plus grande sécurité économique et de meilleures possibilités pour les femmes et les filles.
La reconnaissance de ces droits accélérera la restauration en donnant également un accès aux marchés, au financement, à la formation, aux technologies transformatrices?ainsi qu’à d’autres services essentiels. Les femmes investissent davantage dans les intrants technologiques, ce qui peut se traduire par des rendements plus élevés. En fait, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a estimé que si les femmes avaient le même accès aux ressources productives que les hommes, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde pourrait être réduit de .
Lorsqu’elles en ont la possibilité, les femmes peuvent aussi exploiter les connaissances traditionnelles et trouver des solutions innovantes pour lutter contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.
Lorsqu’elles en ont la possibilité, les femmes peuvent aussi exploiter les connaissances traditionnelles et trouver des solutions innovantes pour lutter contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Nous en voyons les avantages dans des pays comme la Jordanie, où une pépinière gérée par des femmes utilise .?
J’ai été impressionnée par le cas de Mme Mangala, une agricultrice indienne. Gr?ce aux subventions accordées par le Ministère des forêts de son pays, elle a pu investir dans l’arboriculture et . Cela montre à quel point l’accès des femmes aux ressources productives et financières peut contribuer à les autonomiser, mais aussi à nourrir des communautés entières.
Faire progresser les droits fonciers des femmes?: un effort commun
Les femmes sont de puissants agents du changement. L’égalité des sexes doit être intégrée dans toutes les questions liées à la terre?: la sécheresse, la dégradation des sols et la désertification.
Nous avons tous un r?le à jouer pour que cela devienne une réalité. Lors de cette Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, les gouvernements doivent immédiatement éliminer les obstacles juridiques qui empêchent les femmes et les filles de posséder des terres ou d’en hériter. Plus généralement, elles doivent avoir la possibilité de participer aux décisions concernant la gestion des terres, leur conservation et leur restauration. Les pays qui comptent un plus grand nombre de femmes parlementaires accordent la priorité au r?le des femmes et des filles dans la protection des terres et sont plus susceptibles de ratifier les traités pertinents et de réserver des terres à des fins de conservation. Malheureusement, selon les données de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), seulement
Il est urgent de réduire le fossé qui existe entre les femmes qui sont les plus touchées par les conséquences de la sécheresse, de la dégradation des terres et de la désertification et ceux qui contr?lent les ressources et ont le pouvoir de prendre les décisions qui les concernent.
Le secteur privé a également un r?le crucial à jouer. En facilitant l’accès au crédit, les institutions financières privées peuvent aider les femmes à se procurer les technologies et les intrants dont elles ont besoin pour améliorer les rendements, assurer la fertilité des sols et lutter contre la dégradation des terres.
Enfin, les communautés doivent s’approprier la question. Diverses initiatives visent à promouvoir le dialogue avec les autorités et à faire avancer les réformes foncières en pla?ant les femmes concernées au premier plan. Au Tchad, une campagne a mobilisé plus de 25?000 femmes rurales dans sept provinces, les aidant à parler d’une même voix et à être entendues par les autorités, ce qui a permis d’attribuer .?
La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification a placé l’égalité des sexes au c?ur de son mandat, et ce, pour de bonnes raisons. Son reconna?t le r?le crucial des femmes dans la gestion durable des terres. En l’adoptant, les parties à la Convention ont reconnu l’importance de l’égalité des sexes comme principe directeur dans toutes les politiques et décisions relatives à la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Nous espérons que la mise en ?uvre de ce plan se poursuivra et qu’il servira de catalyseur essentiel pour parvenir à l’égalité des sexes tout en préservant nos terres, notre alimentation et notre climat.
Résoudre les inégalités des sexes n’est pas seulement la bonne chose à faire. Si nous garantissons les droits des femmes et des filles et donnons aux femmes les moyens d’utiliser leurs capacités, leurs connaissances et leurs talents et de développer leurs qualités de chef, nos sociétés s’en porteront tout simplement mieux. Nous devons travailler tous ensemble pour créer un avenir équitable où les femmes pourront participer et contribuer activement aux efforts de restauration mondiaux, renforcer la résilience à la sécheresse et favoriser l’épanouissement des communautés. Notre précieuse terre en dépend.?
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