Il est mondialement reconnu que le Viet Nam a démontré l’une des ripostes à la pandémie-19 les plus réussies au monde. Suite aux mesures mises en ?uvre entre le 23 janvier et le 16 avril 2020, aucun cas de transmission n’a été signalé dans le pays pendant 99 jours consécutifs, malgré un nouveau foyer d’infection qui a débuté le 25 juillet et que le pays est en voie de ma?triser complètement.?? Avant le 25 juillet, moins de 400 cas d’infection ont été recensés dans le pays, la plupart provenant de l’extérieur. La majorité des personnes infectées se sont rétablies et aucun décès n’a été signalé – ce qui est remarquable pour un pays qui compte 96 millions d’habitants et qui partage une frontière terrestre de 1?450 km avec la Chine.
Le succès du Viet Nam a attiré l’attention internationale en raison de l’action précoce, proactive et transparente menée par le Gouvernement dans l’ensemble du système politique et de la société. Avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi qu’avec celui d’autres acteurs, le Viet Nam avait préparé et amélioré son système de santé, notamment pour prévenir et détecter les urgences de santé publique et y répondre dans le cadre de son plan d’investissement à long terme. Le pays avait tiré les le?ons des épidémies précédentes, notamment celle du SRAS en 2003, qu’il avait également géré de manière remarquable.
La gestion réussie jusqu’ici de l’épidémie de COVID-19 par le pays peut être due à son investissement pendant le ??temps de paix??, la période précédant la pandémie. Le pays a démontré que la préparation à la lutte contre une maladie infectieuse est un élément essentiel pour protéger la population et garantir la santé publique pendant des pandémies comme celle de la COVID-19.
Dès janvier 2020, le Viet Nam a effectué sa première évaluation des risques, immédiatement après que ont été détectés?à Wuhan, en Chine. Lorsque les deux premiers cas de COVID-19 ont été confirmés à la mi-janvier, le Gouvernement a pris des mesures de précaution en renfor?ant les contr?les aux points d’entrée et en prolongeant les vacances scolaires du Têt (le Nouvel an lunaire). Le 13 février 2020, le nombre de cas était passé à 16, avec une transmission locale limitée détectée dans un village situé près de Hanoi, la capitale. Comme cela pouvait entra?ner une nouvelle propagation du virus, le pays a mis en ?uvre une quarantaine ciblée de trois semaines à l’échelle du village concernant 11?000 personnes. Aucun autre cas n’a ensuite été signalé pendant trois semaines. La première vague, qui a été courte, était terminée, mais la pause a été relativement brève.
Le Viet Nam avait simultanément élargi sa politique en matière de quarantaine et d’isolement afin de ma?triser la COVID-19. Alors que la vague suivante a débuté au début du mois de mars par un cas importé du Royaume-Uni, le Gouvernement avait déjà fait de la santé publique sa priorité absolue pendant la pandémie. Il était crucial pour le pays de contenir la transmission du virus aussi vite que possible afin de sauver également l’économie. En février, le Viet Nam a fermé ses frontières et suspendu ses vols internationaux en provenance de la Chine continentale. En mars, la suspension a été prolongée, incluant le Royaume-Uni, l’Europe et les ?tats-Unis, puis, progressivement, le reste du monde. Tous les voyageurs à destination du Viet Nam, y compris ses ressortissants, ont également été soumis à une quarantaine obligatoire de 14 jours dès leur arrivée. Cela a permis aux autorités de suivre les cas de COVID-19 importés et d’empêcher toute nouvelle transmission locale qui aurait pu entra?ner une transmission plus importante à l’ensemble de la communauté, mais qui a été évitée. L’armée ainsi que les gouvernements locaux ont été mobilisés pour fournir gratuitement des tests, des repas et des services de base à tous les lieux de mise en quarantaine, qui ont également été gratuits pendant cette période.
Bien qu’un confinement n’ait jamais été décrété, des mesures de distanciation physique ont été mises en ?uvre dans l’ensemble du pays. Le 1er avril 2020, le Premier Ministre vietnamien, Nguy?n Xu?n Phúc, a émis une directive selon laquelle la distanciation physique devait être respectée à l’échelle nationale pendant deux semaines, une mesure qui a été prolongée d’une semaine dans les grandes villes et les points chauds. Il a été conseillé à la population de rester chez elle, les commerces non essentiels ont été priés de fermer et les transports publics ont été limités. Ces mesures ont porté leurs fruits. Le dernier cas a été signalé le 16 avril et, au début de mai, après deux semaines sans cas confirmé localement, les écoles et les entreprises ont repris leurs activités et la population a pu retrouver ses habitudes. Notre est restée ouverte pendant la période de deux semaines, le Coordonnateur résident, le Représentant de l’OMS ainsi qu’environ 200 employés et consultants des Nations Unies travaillant sur place pour aider le Gouvernement et le peuple vietnamiens.
Il est à noter que la population a scrupuleusement observé les directives et les conseils du Gouvernement, en partie gr?ce à la confiance du public et aux informations transparentes en temps réel ainsi qu’à d’autres stratégies efficaces du?Ministère de la santé qui ont été mises en ?uvre avec le soutien de l’OMS, d’autres organismes des Nations Unies et d’autres organisations extérieures. C’était, en effet, essentiel, et le Gouvernement a, à juste titre et activement, fait appel aux médias pour transmettre des informations opportunes, claires, précises et cohérentes avec des mises à jour régulières sur tous les médias.
D’autres méthodes innovantes ont également été utilisées pour informer la population et assurer sa sécurité. Par exemple, des messages du Ministère de la santé sur les mesures préventives et les sympt?mes de la COVID-19 étaient envoyés régulièrement par tous les prestataires de services mobiles. Une chanson, dont les paroles sensibilisent le public à la COVID-19 et au lavage des mains, a été diffusée. Elle a été relayée par les médias sociaux avec un défi de danse sur TikTok initié par , une célébrité locale. Elle a aussi été diffusée dans le monde entier sur YouTube. Gr?ce aux efforts du Gouvernement et de la population, le Viet Nam a été en mesure de ma?triser la première vague de l’épidémie de COVID-19 dans le pays et, en suivant les mêmes stratégies, espère pouvoir ma?triser également la vague suivante.
Le Viet Nam a collaboré avec l’OMS, notamment en matière de soutien technique pour la surveillance et l’évaluation des risques, les mesures de contr?les aux points d’entrée et celles de santé publique, la prise en charge clinique, la prévention et la ma?trise des infections, les tests en laboratoire et les informations sur les risques.
En outre, il a ?uvré au-delà de ses frontières afin de démontrer la solidarité et la coopération internationales et régionales dans la riposte à la COVID-19. En tant que Président actuel de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), le Viet Nam a plaidé en faveur d’une ??ASEAN soudée et réactive??, a présidé des réunions virtuelles avec les membres de l’ASEAN et des partenaires extérieurs et fourni des fournitures médicales.
Le Premier Ministre Nguy?n Xu?n Phúc a également pris la parole lors de la sur?le thème ? ?tre solidaire pour combattre la pandémie de COVID-19???ainsi que lors de la session de cl?ture de la , où il a mis l’accent sur la solidarité internationale et les efforts concertés de lutte contre la pandémie. Le Ministère des affaires étrangères a également fait un don de 50?000 dollars au Fonds de solidarité pour la réponse à la COVID-19 de l’OMS et apporté un soutien bilatéral à d’autres pays.
Les Nations Unies au Viet Nam, sous la direction du Coordonnateur résident des Nations Unies et en collaboration avec l’OMS, continuent de travailler en étroite collaboration avec le Premier Ministre, le Comité directeur national pour la riposte à la COVID-19, les Ministères de la santé et des affaires étrangères ainsi qu’avec les principaux médias, tels que Viet Nam TV, Viet Nam Radio et l’Agence vietnamienne d’information, en fournissant des conseils techniques et des directives mondiales pour une ma?trise rapide et efficace du virus.
En apportant ses points de vue et son expertise, les Nations Unies au Viet Nam ont également publié en avril une note de synthèse sur l’impact économique de la COVID-19 dans le pays. Elle présentera bient?t au Gouvernement une évaluation plus empirique de l’impact économique sur la base des évaluations faites par les Nations Unies sur le terrain ainsi que des recommandations afin de surmonter cette période difficile et de permettre au pays de reconstruire en mieux et différemment, avec des politiques davantage axées sur la santé, plus inclusives et plus durables.
Il reste néanmoins des défis à relever pour s’assurer que l’ensemble de la population, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) qui ont été le plus durement touchées par le virus ainsi que les groupes pauvres et vulnérables, bénéficie d’un ensemble de mesures de protection sociale doté de ressources suffisantes et mis en ?uvre efficacement.
Les Nations Unies au Viet Nam sont déterminées à apporter au Gouvernement leur soutien au développement par les PME de technologies propres?destinées aux marchés intérieur et d’exportation, en profitant de l’occasion pour mettre l’accent sur le marché intérieur. Pour y parvenir, nous aurons besoin d’une coopération plus efficace avec d’autres acteurs, en particulier les institutions financières internationales concernées, qui devront faire les choses différemment et adopter des perspectives de croissance plus inclusives et plus durables.
Au moment où j’écris ces lignes, le Viet Nam se trouve à un point critique en ce qui concerne la COVID-19. Le 25 juillet 2020, après 99 jours sans aucune transmission du virus, un nouveau cas a été confirmé à Da Nang, une destination touristique réputée; au cours de l’été, des centaines de milliers de touristes?avaient afflués dans la ville et dans ses environs. Par la suite, plus de 500 cas de transmission et 32 décès ont été enregistrés, tous, malheureusement, concernant des personnes présentant de multiples pathologies préexistantes, et dont beaucoup étaient liés à un h?pital important de Da Nang. Le Gouvernement continue de démontrer son engagement ferme à contenir la transmission du virus, en mettant en ?uvre un tra?age des contacts intensif, une prise en charge proactive des cas, des mesures de quarantaine importantes et un réseau de diffusion de l’information complet.
Je suis certain que le Viet Nam réussira, dans les semaines à venir, à contenir de nouveau le virus. Ce n’est pas un v?u pieux?: le 30 ao?t a été la première journée complète sans nouveau cas depuis l’épidémie de juillet à Da Nang. et le Gouvernement sont convaincus que le virus est ma?trisé dans le pays. Toutefois, le pays reste vigilant et, avec le soutien de l’OMS, l’ensemble du système des Nations Unies et d’autres acteurs, il continuera de renforcer ses systèmes de santé et ses systèmes connexes afin de se prémunir contre une autre vague de COVID-19 ainsi que contre de futures pandémies.
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