缅北禁地

En pr茅vision du r茅f茅rendum, un h茅licopt猫re de l'ONU livre le mat茅riel 茅lectoral 脿 Torit, au sud Soudan.

Photo: Photo ONU / Tim McKulka

脌 l'approche du r茅f茅rendum au Soudan, qui pourrait mener 脿 la cr茅ation d'un 脡tat souverain dans la r茅gion Sud du pays, les Nations Unies et la communaut茅 internationale se sont mobilis茅s pour maintenir le fragile processus r茅f茅rendaire sur la bonne voie. Le r茅f茅rendum et un scrutin s茅par茅 sur le statut de la r茅gion p茅troli猫re contest茅e d'Abyei, sont pr茅vus pour le 9 janvier 2011.

Ce double scrutin est au c艙ur de l'Accord de paix global entre le Gouvernement de Khartoum et le Mouvement/Arm茅e populaire de lib茅ration du Soudan (SPLA/M), sign茅 en 2005 au terme de plus de 20 ans de guerre civile dans le Sud. Cette guerre a fait plus de deux millions de morts et entra卯n茅 le d茅placement de quelque 4,6 millions de personnes.

La reconnaissance du droit 脿 l'autod茅termination du Sud-Soudan est une disposition exceptionnelle. En Afrique, les fronti猫res h茅rit茅es de la colonisation ont tr猫s t么t 茅t茅 consid茅r茅es comme intouchables. L'accord a par ailleurs mis en place un gouvernement int茅rimaire d'union nationale et un gouvernement r茅gional au Sud-Soudan dirig茅 par la SPLA. Entre autres dispositions, le document sign茅 en 2005 a d茅cid茅 du partage des recettes p茅troli猫res, offert le choix aux habitants de la localit茅 frontali猫re d'Abyei de se joindre au Nord ou au Sud, d茅fini une formule de partage du pouvoir sur le plan local dans deux 脡tats frontaliers ravag茅s par la violence et 茅nonc茅 les modalit茅s du cessez-le-feu et du retour 脿 une s茅curit茅 durable.

"Une bombe 脿 retardement"

L'accord de 2005 souhaitait rendre l'unit茅 plus attrayante aux yeux des habitants du Sud et les faire renoncer 脿 leurs vell茅it茅s s茅cessionnistes. Mais pr猫s de six ans plus tard et en d茅pit de la pr茅sence de plus de 30 000 soldats de la paix dans deux missions s茅par茅es (au Sud-Soudan et au Darfour), les tensions restent fortes et l'unit茅 a bien peu de sympathisants au Sud. De nombreux observateurs pensent d茅sormais que le Sud-Soudan votera pour l'ind茅pendance et se demandent quelle sera la r茅action du gouvernement de Khartoum. En septembre dernier, la Secr茅taire d'脡tat am茅ricaine Hillary Clinton a qualifi茅 le Soudan de "bombe 脿 retardement". De son c么t茅, le Secr茅taire g茅n茅ral de l'ONU Ban Ki-moon a tir茅 la sonnette d'alarme sur les retards qu'ont pris les pr茅paratifs, indiquant qu'ils pourraient compromettre la tenue des scrutins pr茅vue le 9 janvier. "Le peuple soudanais ne peut pas se permettre une reprise du conflit", d茅clarait-il alors. "L'enjeu est de taille, pour le Soudan, pour l'Afrique, pour la communaut茅 internationale".

Depuis lors, le ballet diplomatique s'est intensifi茅. Un groupe charg茅 de superviser les pr茅paratifs des r茅f茅rendums, dirig茅 par l'ancien pr茅sident tanzanien Benjamin Mkapa, a 茅t茅 mis en place par les Nations Unies. Une mission du Conseil de s茅curit茅, dirig茅e par l'ambassadrice des 脡tats-Unis, Susan Rice, s'est rendue au Soudan et le Ministre d'脡tat britannique aux affaires 茅trang猫res, William Hague, a pr茅sid茅 la r茅union de haut niveau que le Conseil de s茅curit茅 a consacr茅e au Soudan en novembre.

Signes de progr猫s

L'Afrique a elle aussi intensifi茅 ses efforts diplomatiques. Mi-novembre, l'ancien pr茅sident sud-africain Thabo Mbeki, qui pr茅side un panel de l'Union africaine pour le Soudan, a annonc茅 la conclusion par les parties d'un "accord-cadre" visant 脿 r茅soudre toute une s茅rie de questions post-r茅f茅rendaires. Les probl猫mes portent sur la d茅limitation des fronti猫res, les questions de nationalit茅 et de droits civils, le r猫glement de litiges ethniques, fonciers et politiques persistants 脿 Abyei, et, plus important encore, sur une formule de partage des recettes p茅troli猫res en cas d'ind茅pendance du Sud. Environ 80% des r茅serves du Soudan, troisi猫me producteur africain, se trouvent dans le Sud, et un accord sur leur r茅partition est indispensable au succ猫s du r茅f茅rendum et pour l'avenir des relations Nord-Sud.

Lors de la s茅ance du Conseil de s茅curit茅 de novembre, M. Ban et les autres intervenants se sont f茅licit茅s du d茅but du processus d'inscription sur les listes 茅lectorales au Sud-Soudan et ont not茅 que de hauts responsables des deux c么t茅s s'茅taient engag茅s 脿 r茅gler les probl猫mes en suspens dans le calme ainsi qu'脿 respecter la volont茅 des 茅lecteurs.

Bonnes et mauvaises nouvelles

D茅but d茅cembre, alors qu'Afrique Renouveau allait sous presse, ces signes de progr猫s contrastaient cependant avec des d茅fis persistants. Au Darfour, en d茅pit des efforts de paix, la situation demeure instable. L'impasse des discussions au sujet de la localit茅 d'Abyei fait craindre le pire. Pendant ce temps, le Conseil de s茅curit茅 envisage d'augmenter le nombre de soldats de la paix au Sud-Soudan, autour du scrutin; alors que les responsables humanitaires de l'ONU s'efforcent de r茅unir 63 millions de dollars pour constituer des stocks de secours en cas de troubles. "Les prochains mois seront probablement difficiles pour la population du Soudan", affirmait M. Ban lors de la s茅ance du Conseil de s茅curit茅 de novembre. "Le Gouvernement soudanais, le Gouvernement du Sud-Soudan et les Commissions des r茅f茅rendums doivent 锚tre 脿 la hauteur et relever ce d茅fi".鈥�