Le nombre de flambĂ©es de maladies et de situations d’urgence sanitaire liĂ©es au climat signalĂ©es dans la grande Corne de l’Afrique a atteint son niveau le plus Ă©levĂ© lors de ce siècle, aggravant une crise sanitaire dans une rĂ©gion oĂą 47Ěýmillions de personnes sont dĂ©jĂ confrontĂ©es Ă une faim aiguĂ«. La pire sĂ©cheresse depuis au moins 40Ěýans sĂ©vit presque partout dans la rĂ©gion, et l’on s’attend dĂ©sormais Ă un cinquième Ă©chec sans prĂ©cĂ©dent de la saison des pluies, alors que d’autres zones sont en proie Ă des inondations et Ă des conflits.
Le changement climatique se fait sentir ici et maintenant sur la santé des Africains dans la grande Corne de l’Afrique. L’échec de quatre saisons des pluies consécutives a desséché la terre et poussé les populations à quitter leurs maisons en quête de nourriture et d’eau.
Une nouvelle analyse rĂ©alisĂ©e par l’Organisation mondiale de la ł§˛ą˛ÔłŮĂ© (OMS) montre queĚýla pire sĂ©cheresse depuis au moins 40Ěýans sĂ©vit presque partout dans la rĂ©gion, et l’on s’attend dĂ©sormais Ă un cinquième Ă©chec sans prĂ©cĂ©dent de la saison des pluies, alors que d’autres zones sont en proie Ă des inondations et Ă des conflits.
«ĚýLe changement climatique se fait sentir ici et maintenant sur la santĂ© des Africains dans la grande Corne de l’Afrique. L’échec de quatre saisons des pluies consĂ©cutives a dessĂ©chĂ© la terre et poussĂ© les populations Ă quitter leurs maisons en quĂŞte de nourriture et d’eauĚý», a soulignĂ© la DreĚýMatshidiso Moeti, Directrice rĂ©gionale de l’OMS pour l’Afrique. «ĚýIl est essentiel que les dirigeants mondiaux parviennent Ă un accord pour endiguer la hausse des tempĂ©ratures lors de la 27eĚýConfĂ©rence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) qui se tiendra justement en Afrique. Notre continent est le moins responsable du rĂ©chauffement climatique, mais figure parmi les premiers Ă en subir les consĂ©quences tragiques.Ěý»
L’analyse de la situation dans les sept pays de la grande Corne de l’Afrique – Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud – a permis de constater que 39ĚýflambĂ©es Ă©pidĂ©miques, inondations et autres Ă©vĂ©nements aigus de santĂ© publique y ont Ă©tĂ© signalĂ©s entre le 1erĚýjanvier et le 30Ěýoctobre 2022. Cela constitue dĂ©jĂ le nombre annuel d’évĂ©nements rĂ©pertoriĂ©s le plus Ă©levĂ© depuis 2000, et ce Ă deux mois de la fin de l’annĂ©e. Les Ă©pidĂ©mies de maladie du charbon, de rougeole, de cholĂ©ra, de fièvre jaune, de chikungunya, de mĂ©ningite et d’autres maladies infectieuses reprĂ©sentent plus de 80Ěý% des Ă©vĂ©nements aigus de santĂ© publique recensĂ©s, alors que la sĂ©cheresse, les inondations et d’autres catastrophes reprĂ©sentent 18Ěý% des Ă©vĂ©nements aigus de santĂ© publique.
On estime que des millions d’enfants de moins de cinq ans sont confrontĂ©s Ă une malnutrition aiguĂ«, ce qui accroĂ®t pour eux le risque non seulement de famine, mais aussi de consĂ©quences graves lors d’une flambĂ©e de maladie Ă cause d’une immunitĂ© affaiblie. Les enfants malnutris sont plus sensibles aux maladies courantes de l’enfance. Dans le monde, 45Ěý% des dĂ©cès d’enfants de moins de cinq ans sont liĂ©s Ă la malnutrition.
«ĚýLe nombre de personnes confrontĂ©es Ă la faim aiguĂ« dans la grande Corne de l’Afrique a plus que doublĂ© au cours des quatre dernières annĂ©es. Il faut en finir avec cette hausse exponentielle de la misère. Entre la malnutrition et la mort, il y a souvent la maladie. La situation dĂ©sastreuse dans la grande Corne de l’Afrique crĂ©e des conditions idĂ©ales pour des Ă©pidĂ©mies qui, si nous n’agissons pas rapidement, s’embraseront avec une intensitĂ© accrueĚý», a ajoutĂ© la Dre Moeti. «ĚýPour une riposte d’urgence efficace Ă la crise qui se trouve Ă notre porte, nous avons besoin de 124Ěýmillions de dollarsĚýÉ.-U., mais nous n’avons pour l’instant reçu que 34Ěý%Ěýde ce montant.Ěý»
Dans la région, la couverture par des vaccins d’importance vitale pour les enfants est bien inférieure au seuil requis pour prévenir les flambées épidémiques. Dans la majorité des pays de la région, le taux de vaccination contre la rougeole est trop faible pour prévenir les cas et tous les pays de la Corne de l’Afrique ont dû faire face à des flambées épidémiques de rougeole en 2022.
La sĂ©cheresse n’est pas le seul phĂ©nomène mĂ©tĂ©orologique extrĂŞme qui sĂ©vit dans la rĂ©gion. Le Soudan du Sud connaĂ®t des inondations pour la quatrième annĂ©e consĂ©cutive, et 40Ěý% du pays est sous les eaux. Les fortes pluies et les crues subites continuent de toucher des dizaines de milliers de personnes Ă travers le Soudan voisin.
L’OMS a besoin de toute urgence que ses partenaires se rĂ©unissent pour soutenir la riposte Ă l’insĂ©curitĂ© alimentaire dans la rĂ©gionĚý», a dĂ©clarĂ© le Dr Egmond Evers, gestionnaire d’incident par intĂ©rim pour la riposte de l’OMS dans la grande Corne de l’Afrique. «ĚýNous devons garantir une riposte sanitaire forte afin de prĂ©venir les maladies et les dĂ©cès dus aux risques sanitaires liĂ©s Ă l’insĂ©curitĂ© alimentaire. Nous avons besoin de plus d’équipements et de fournitures mĂ©dicales essentielles, de vaccins, de mĂ©dicaments et de kits pour soutenir les services de santĂ© essentiels. Nous devons intensifier les interventions essentielles telles que la vaccination et amĂ©liorer la surveillance pour Ă©viter que des Ă©pidĂ©mies n’échappent Ă tout contrĂ´le. Nous ne pouvons plus attendre. Nous devons agir maintenant.Ěý
Les inondations ont dĂ©truit ou endommagĂ© des milliers de maisons et des dizaines d’établissements de santĂ©, de sources d’eau et de latrines dans 15ĚýÉtats. De plus, le bĂ©tail et une grande partie des terres agricoles ont Ă©tĂ© affectĂ©s par les inondations, ce qui contribue Ă l’insĂ©curitĂ© alimentaire.
Par ailleurs, l’insĂ©curitĂ© alimentaire, qui rĂ©sulte des inondations et de la sĂ©cheresse, ainsi que des conflits, des consĂ©quences de la pandĂ©mie de COVID-19 et des prix Ă©levĂ©s des denrĂ©es alimentaires et des carburants, a poussĂ© les gens Ă fuir leurs habitations. En consĂ©quence, la rĂ©gion compte dĂ©sormais 4,5Ěýmillions de rĂ©fugiĂ©s et de demandeurs d’asile, ainsi que 12,7Ěýmillions de personnes dĂ©placĂ©es Ă l’intĂ©rieur de leur propre pays. Le dĂ©placement de personnes implique souvent qu’elles ne bĂ©nĂ©ficieront pas des soins de santĂ© dont elles ont besoin, y compris les soins prĂ©ventifs. Le surpeuplement des abris temporaires, avec de mauvaises conditions d’alimentation en eau et d’assainissement, peut exacerber le risque de flambĂ©es Ă©pidĂ©miques.
Face à l’aggravation de la crise sanitaire, l’OMS s’attache à faire en sorte que les populations vulnérables, en particulier les enfants, aient accès aux services de santé essentiels, en protégeant les populations contre les maladies moyennant des campagnes de vaccination, en détectant et en ripostant aux épidémies, et en fournissant un traitement pour la malnutrition aiguë sévère, entre autres mesures.
L’OMS a mobilisĂ© pour la grande Corne de l’Afrique des fournitures et des Ă©quipements d’une valeur de plus de sept millions de dollarsĚýÉ.-U. , dont trois millions de dollars en kits pour faire face Ă la malnutrition sĂ©vère ou des maladies telles que le cholĂ©ra et la rougeole. L’Organisation a Ă©galement formĂ© des milliers de travailleurs de la santĂ© dans toute la rĂ©gion Ă la prise en charge des cas de malnutrition aiguĂ«.
«ĚýL’OMS a besoin de toute urgence que ses partenaires se rĂ©unissent pour soutenir la riposte Ă l’insĂ©curitĂ© alimentaire dans la rĂ©gionĚý», a dĂ©clarĂ© le Dr Egmond Evers, gestionnaire d’incident par intĂ©rim pour la riposte de l’OMS dans la grande Corne de l’Afrique. «ĚýNous devons garantir une riposte sanitaire forte afin de prĂ©venir les maladies et les dĂ©cès dus aux risques sanitaires liĂ©s Ă l’insĂ©curitĂ© alimentaire. Nous avons besoin de plus d’équipements et de fournitures mĂ©dicales essentielles, de vaccins, de mĂ©dicaments et de kits pour soutenir les services de santĂ© essentiels. Nous devons intensifier les interventions essentielles telles que la vaccination et amĂ©liorer la surveillance pour Ă©viter que des Ă©pidĂ©mies n’échappent Ă tout contrĂ´le. Nous ne pouvons plus attendre. Nous devons agir maintenant.Ěý»
L’OMS a organisĂ© une confĂ©rence de presse aujourd’hui Ă laquelle ont participĂ© le DrĚýJohn Rumunu, Directeur gĂ©nĂ©ral des Services de santĂ© prĂ©ventifs au Ministère de la santĂ© du Soudan du Sud, le Lieutenant-colonel Henry Kyobe Bossa, gestionnaire d’incident au Ministère de la santĂ© de l’Ouganda, pour l’épidĂ©mie d’Ebola, le Dr Egmond Evers, gestionnaire d’incident par intĂ©rim pour l’insĂ©curitĂ© alimentaire et la santĂ© dans la grande Corne de l’AfriqueĚýau Bureau rĂ©gional de l’OMS pour l’Afrique; et le Dr Patrick Otim, gestionnaire d’incident pour l’épidĂ©mie d’Ebola en Ouganda au Bureau rĂ©gional de l’OMS pour l’Afrique.