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L'OMC se prononce contre les subventions du coton
Dénonçant les subventions versées aux cultivateurs de coton des États-Unis, le Brésil a obtenu gain de cause auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Si elle est maintenue au terme de la procédure de recours, cette décision pourrait obliger les États-Unis à modifier leur politique de subventions agricoles et donner lieu à d'autres plaintes de la part des pays en développement, qui estiment que les 300 milliards de dollars de subventions agricoles versés annuellement dans les pays industrialisés favorisent des excédents de production et avantagent de façon déloyale les agriculteurs des pays riches. En vertu de l'Accord de l'OMC de 1995 sur l'agriculture, les pays ont été autorisés à continuer à verser des subventions agricoles à condition qu'elles ne dépassent pas le niveau atteint en 1992. Le Brésil a fait valoir que les États-Unis avaient dépassé leur plafond de 1992 et qu'il avait subi un manque à gagner de 600 millions de dollars pendant la saison 2001/02.
Les subventions aux producteurs de coton américains ont également été dénoncées lors d'une réunion ministérielle de l'OMC tenue à Cancun (Mexique) en septembre 2003, au cours de laquelle plusieurs pays africains exportateurs de coton ont exigé qu'il soit mis fin à ces subventions.
Environnement économique : le Botswana numéro un en Afrique
Classement de pays africains selon l'indice de compétitivité |
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ÌýAfrique |
Monde |
|
Botswana | 1 |
Ìý36 |
Tunisie | Ìý2 |
Ìý38 |
Afrique du Sud | 3 |
Ìý42 |
Maurice | Ìý4 |
Ìý46 |
Namibie | Ìý5 |
Ìý52 |
Gambie | 6 |
Ìý55 |
ÌýEgypte | Ìý7 |
Ìý58 |
ÌýMaroc | Ìý8 |
Ìý61 |
ÌýTanzanie | Ìý9 |
Ìý69 |
ÌýGhana | Ìý10 |
71 |
Source: Forum économique mondial. |
Grâce notamment à une bonne gouvernance, le Botswana s'est classé en tête cette année de l'indice de compétitivité de la croissance africaine du Forum économique mondial, ce qui signifie qu'il est le pays le plus à même de connaître une croissance économique durable. Pour parvenir à ce classement, l'indice intègre des évaluations des institutions publiques, du bilan macroéconomique et du degré de sophistication technique d'un pays ainsi qu'un sondage d'opinion réalisé auprès de 2 000 cadres d'entreprise africains.
La Finlande, les Etats-Unis et la Suède arrivent en tête du classement mondial, le Botswana se classant au 36e rang des 102 pays étudiés. L'économiste en chef du Forum basé en Suisse, M. Augusto Lopez-Claros, explique que cet indice vise à recenser les obstacles à la croissance et à aider les gouvernements, le secteur privé et les bailleurs de fonds à faire de l'Afrique une "adresse commerciale" plus attrayante pour les investisseurs. "Dans l'ensemble, les pays africains n'obtiennent pas de bons résultats dans cette étude", note-t-il.
Début des négociations commerciales Sud-Sud
Lors de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) organisée au Brésil en juin, les dirigeants des pays en développement ont entamé de nouvelles négociations visant à stimuler les échanges commerciaux Sud-Sud. Ces négociations s'inscrivent dans le cadre du Système global de préférences commerciales, auquel participent actuellement 44 pays en développement, dont 14 pays africains. Lors de la conférence de Sao Paulo organisée du 13 au 18 juin, ces 44 pays ont instamment demandé à d'autres pays en développement de se joindre aux négociations, qui visent à réduire les barrières tarifaires entre participants.
D'après l'Organisation mondiale du commerce, les échanges commerciaux entre pays en développement ont doublé pendant les années 1990, représentant 12 % du commerce mondial. Mais en exportant les uns vers les autres, les pays en développement se heurtent encore à d'importantes barrières commerciales.
Le Président de l'Ouganda, Yoweri Museveni, a demandé aux pays en développement les plus grands d'ouvrir leurs marchés aux plus pauvres. Il a noté que si la Chine n'impose aucun droit de douane sur le café non torréfié, elle prélève des droits de 53 % sur le même produit transformé. "L'Afrique se tient aux côtés de la Chine depuis longtemps, ainsi que la Chine à nos côtés", a-t-il déclaré. Cependant, "la question du commerce... n'a pas été examinée."
Initiatives du G-8 pour l'Afrique
Dans le prolongement des deux derniers sommets du Groupe des huit pays industrialisés, le sommet du G-8 tenu cette année aux États-Unis a également accordé une place importante à l'Afrique. Six chefs d'État africains -- de l'Algérie, du Ghana, du Nigéria, du Sénégal, de l'Afrique du Sud et de l'Ouganda -- ont été invités les 9 et 10 juin aux réunions de Sea Island (Géorgie), où ils ont de nouveau souligné la nécessité d'apporter un appui plus important au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Les dirigeants du G-8 ont adopté plusieurs nouvelles mesures concernant l'Afrique :
- Un plan d'action visant à former dans les cinq ans à venir 75 000 membres supplémentaires des forces de maintien de la paix. L'accent sera mis sur l'Afrique, renforçant ainsi un engagement pris l'an dernier en vue d'aider l'Union africaine à créer une force de maintien de la paix de réserve.
- Un "projet mondial de vaccin contre le VIH" visant à hâter la mise au point d'un vaccin contre le virus à l'origine du sida.
- Une "initiative" visant à "mettre fin au cycle de la famine dans la corne de l'Afrique", comprenant des mesures destinées à assurer la sécurité alimentaire de 5 millions supplémentaires d'Ethiopiens d'ici à 2009 et à augmenter la productivité agricole dans la région.
- Un engagement visant à garantir le financement intégral de la campagne d'élimination de la polio de l'Organisation mondiale de la santé.
- Un accord visant à prolonger jusqu'en 2006 l'initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE), qui devait à l'origine se terminer fin 2004.
Dans une lettre adressée aux dirigeants du G-8, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a instamment prié ces derniers d'accorder plus d'importance à la réduction de la pauvreté et à d'autres Objectifs du Millénaire pour le développement dans le cadre de l'assistance qu'ils apportent aux pays en développement. Il a cité des estimations selon lesquelles, pour atteindre les objectifs du Millénaire d'ici à 2015, le montant mondial de l'aide devrait atteindre au moins 100 milliards de dollars, contre 68 milliards en 2003. Pour mobiliser des fonds supplémentaires en faveur de la lutte contre la pauvreté, le Président français Jacques Chirac a proposé d'instituer une taxe internationale.
Le Président de l'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, a demandé aux pays du G-8 de renoncer à leurs mesures protectionnistes de façon à ce que les pays africains puissent bénéficier d'un "accès équitable aux marchés mondiaux." Les membres du G-8 se sont déclarés "résolus" à reprendre les négociations commerciales internationales qui ont échoué en septembre 2003.