Ce que le Sommet mondial signifie pour l’Afrique

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Ce que le Sommet mondial signifie pour l’Afrique

Les engagements en faveur de l’aide, de l’allégement de la dette et des OMD réaffirmés
Africa Renewal
Afrique Renouveau: 
山/ Evan Schneider

Nombreux sont les Africains qui, depuis le début de l’année, attendaient avec intérêt le Sommet mondial de New York, dans la perspective des décisions qui pourraient considérablement influer sur l’avenir du continent. La rencontre qui s’est tenue du 14 au 16 septembre a satis-fait certaines des attentes. Pourtant, plusieurs des 43 dirigeants africains qui y ont participé sont rentrés chez eux avec le sentiment qu’il aurait fallu accomplir bien davantage.

L’Afrique reconnaît que la responsabilité de son développement lui incombe au premier chef, a déclaré au Sommet, au nom de l’Union africaine, le Président nigérian, Olusegun Obasanjo, Mais, a-t-il ajouté, “elle a aussi besoin d’un partenariat véritable pour surmonter ses nombreux problèmes et défis.” Tout en accueillant favorablement les engagements déjà pris d’aider l’Afrique, il a rappelé aux dirigeants politiques du monde entier “d’honorer leurs engagements.”

山Secretary-General Kofi Annan and Nigerian President Olusegun Obasanjo Le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et le Président nigérian, Olusegun Obasanjo,discutent de questions essentielles à la réunion de l’Union africaine en juillet.
Photo: 山/ Evan Schneider

Ces observations vont dans le sens de l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à un sommet de l’Union africaine qui s’est tenu deux mois plus tôt en Libye. Notant les engagements pris récemment par le Groupe des huit pays industrialisés (G-8) de doubler l’aide à l’Afrique et d’annuler la dette multilatérale de plus d’une douzaine de pays africains, il a affirmé que l’Afrique sera en mesure de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) “si le partenariat mondial promis de longue date se mobilise véritablement. Point n’est besoin de nouvelles promesses pour y parvenir — il suffit d’honorer celles qui ont déjà été faites.”

Des promesses “effectives”

Au cours des négociations intenses qui ont précédé le Sommet mondial, certaines délé-gations se sont opposées à certains aspects des propositions de réforme profonde faites par M. Annan. Les discussions sur la restructuration du Conseil de sécurité, par exemple, ont été remises à plus tard. Les Etats-Unis ont initialement proposé, entre autres, que toute référence aux OMD et à des objectifs spécifiques pour l’augmentation de l’aide soit supprimée du “document final du sommet."

Mais, en fin de compte, ces éléments n’ont pas été touchés. Le document est l’expression d’un engagement ferme et sans équivoque pris par tous les gouvernements de réaliser les OMD d’ici à 2015. Les engagements pris par les donateurs d’accroître l’aide fournie à l’échelle mondiale de 50 milliards de dollars par an d’ici à 2010 ont été accueillis favorablement. “Si vous vous accordez sur le document final,”a déclaré M. Annan aux représentants lors de l’ouverture du sommet, “ces réalisations seront effectives."

D’autres décisions auront également d’importantes répercussions pour l’Afrique. Le sommet a décidé de mettre en place une nouvelle force de police permanente pour les opérations de maintien de la paix en Afrique et ailleurs et de créer une nouvelle Commission de consolidation de la paix en vue d’aider les pays qui connaissent une transition difficile de la guerre à la paix. Le fonds d’urgence humanitaire des Nations Unies sera renforcé pour permettre aux secours d’arriver plus rapidement et de manière plus fiable en cas de famine ou d’autres catastrophes.

Par ailleurs, les gouvernements ont accepté dans le document, de manière claire et sans équivoque, le principe de la respon-sabilité internationale de protéger les popu-lations contre le génocide, les crimes de guerre, l’épuration ethnique et les crimes contre l’humanité et ils se sont engagés, lorsque les moyens pacifiques ne parviennent pas à prévenir de tels actes, “à mener en temps voulu une action collective résolue,” pour autoriser l’adoption de mesures de coercition par le Conseil de sécurité.

Pleins feux sur l’Afrique

Le document final du sommet a mis en lumière les besoins particuliers de l’Afrique. On y a relevé les “progrès considérables” faits par les pays africains pour honorer les engagements qu’ils ont pris et souligné la nécessité de poursuivre l’application du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Les décisions prises par le G-8 et l’Union européenne d’accroître l’aide à l’Afrique d’un montant supplémentaire de 25 milliards de dollars par an d’ici à 2010 y sont accueillies favorablement. Les chefs d’Etat et de gouvernement présents sont également convenus de :

  • Renforcer la coopération avec le NEPAD
  • Soutenir les efforts entrepris par l’Afrique pour assurer à tous les enfants un accès aux soins de santé de base et à un enseignement primaire gratuit, obligatoire et de qualité d’ici à 2015
  • Soutenir la création d’un “consortium international de mise en place d’infrastructures” comprenant l’Union africaine, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, dont le NEPAD serait le cadre principal, pour faciliter les investissements publics et privés dans les infrastructures
  • Promouvoir un allégement général de la dette, grâce à la proposition du G-8 d’annuler la totalité de la dette multilatérale des pays pauvres très endettés; ainsi qu’une part substantielle de la dette d’autres pays très endettés “au cas par cas, le cas échéant”
  • Mettre en place des programmes pour accroître les capacités commerciales des pays africains et les aider à restructurer et diversifier leurs secteurs des produits de base et à les rendre plus compétitifs
  • Epauler les pays africains dans les efforts qu’ils déploient pour accroître la productivité agricole, comme il est précisé dans le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique élaboré par le NEPAD
  • Soutenir les initiatives prises par l’Union africaine et les organisations sous-régionales africaines en matière de prévention, de médiation et de règlement des conflits, avec l’aide de l’ONU
  • Oeuvrer en faveur de l’objectif consistant à assurer un accès universel au traitement du VIH/sida dans les pays africains d’ici à 2010

Les gouvernements du monde entier ont déclaré : “Nous réaffirmons notre engagement à satisfaire les besoins particuliers de l’Afrique, le seul continent qui risque de ne réaliser aucun des objectifs énoncés dans la Déclaration du Millénaire d’ici à 2015, pour lui permettre de s’insérer dans l’économie mondiale."