Debbie, une " femme dévouée " victime d'une " pandémie privée ", est réticente à accepter l'aide offerte par Mama Mary qui, lorsqu'elle l'a rencontrée pour la première fois, a immédiatement reconnu les signes d'une femme battue, victime d'un mariage violent.
Mama Mary, Debbie et le pasteur Karisa (le mari de Debbie) sont les trois personnages Ìýde la courte histoire , écrite par Ruth Nyadzua Mwangome, une jeune écrivaine kenyane.
Mme Mwangome est l'une des écrivaines dont les œuvres sont publiées par le blog Sauti صوتي, une sélection numérique de 25 histoires de jeunes femmes africaines portant sur l'impact de la COVID-19.
Cette publication, éditée par le Bureau de l'envoyé de l'Union africaine pour la jeunesse, vise à valoriser les jeunes femmes africaines en première ligne de la COVID-19 et à mettre en avant leurs talents créatifs.
Dans cette courte interview avec Africa Renewal, Ruth Nyadzua Mwangome parle de son histoire sur la violence domestique à l'époque de la COVID-19 : En voici des extraits :
Afrique Renouveau : Parlez-nous des personnages de votre histoire ?
Ruth Nyadzua Mwangome : Le pasteur Karisa, sa femme Debbie et Mama Mary sont tous des fidèles de la même église, mais ils sont confrontés à des problèmes individuels qui s'aggravent lorsque la pandémie de la COVID-19 frappe.
Debbie est une épouse dévouée qui a été victime d'une "pandémie privée" (violence liée au genre) et la COVID-19 est une double pandémie. Sa vie est en danger, mais elle est réticente à accepter de l'aide en raison de ce que la société attend d'elle. Elle joue un rôle de premier plan et ressent le besoin de protéger cette image "publique". Elle craint de quitter son mari et d'être considérée comme un échec par la société.
Il s'agit d'un recueil numérique de 25 histoires de jeunes femmes africaines sur l'impact de la #COVID19. Il s'agit d'une plateforme permettant de mettre en valeur et de célébrer la résilience et le caractère novateur des jeunes femmes africaines au cœur de la "nouvelle normalité" et de plaider davantage pour les questions qui les touchent au quotidien, selon Mme Aya Chebbi, l'envoyée de l'Union africaine pour la jeunesse.
"Le blog Sauti صوتي est un espace alternatif qui porte les valeurs féministes de l'Union africaine et change le récit parce que notre lutte en tant que jeunes femmes est une lutte pour la prise de parole", déclare Mme Chebbi.
D'autre part, son époux, le pasteur Karisa, est un modèle pour la congrégation. Mais ses défauts ont été mis en évidence par les aléas et les difficultés liées à la COVID-19.
Enfin, Mama Mary est une rescapée de la violence sexiste et une militante. Elle est révoltée par l'injustice dont les femmes sont victimes. Mais aux yeux des chauvins, elle n'est rien d'autre qu'une "femme folle". Les signes visibles d'abus la poussent à essayer de libérer Debbie du piège de la violence domestique dans lequel elle se retrouve.
Pourquoi les mettez-vous en jeu de cette manière là ?
Les questions de croyances sont très délicates et la plupart du temps, elles ne sont pas abordées. Pourtant, il y a des croyants qui souffrent en silence et ont besoin d'aide. La plupart d'entre elles sont dans le déni ou ont même peur de s'exprimer. Faire connaître l'histoire de cette manière permet de les sensibiliser, ainsi que d'autres, au fait que de telles choses se sont produites et, surtout, qu'il existe une forme d'aide. Ce qu'il faut faire, c'est élever son "Sauti" - c'est-à -dire sa voix.
Le récit est-il fictif ou vrai ?Ìý
Il s'agit d'un mélange d'expériences réelles et de fiction. L'écrire comme un essai aurait limité la portée que je voulais. Les noms sont imaginaires, mais la situation est bien réelle dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. Malheureusement, le rôle de Mama Mary, qui est essentiel, est imaginaire.
Y a-t-il un message spécifique que vous souhaitiez faire passer ?
Oui. Tout d'abord, tout le monde peut être victime de violence domestique, quel que soit son statut social. Et un agresseur peut prendre n'importe quelle forme.
Deuxièmement, la fin de l'histoire n'est généralement pas ce qui se passe dans la vie réelle. J'ai donc décidé d'écrire l'histoire comme je l'ai fait pour suggérer une solution ou une alternative à quiconque se trouve dans une position de leadership mais confronté à une situation similaire.
Troisièmement, les femmes sont les gardiennes les unes des autres, il faut donc surveiller les signes révélateurs de la violence liée au sexe et tendre la main à la mère, la sœur, la tante ou la fille qui a besoin d'aide. Nous avons besoin de plus de Mama Marys.
Vous faites partie des 25 gagnants du concours de blogs Sauti. Avez-vous spécifiquement écrit l'article pour le concours ou s'agit-il d'une histoire réadaptée ?
L'histoire a toujours existé, mais je n'avais pas trouvé de cadre pour la raconter. Alors, le concours de blogs Sauti s'est avéré utile. Quand mon article a été chois, j'ai été heureuse et honorée, car je savais qu'il allait intéresser un public plus large.Ìý
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