Améliorer la réinsertion sociale des ex-combattants
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Améliorer la réinsertion sociale des ex-combattants
Rien que ces cinq dernières années, l’ONU a contribué à désarmer et à renvoyer à la vie civile quelque 400 000 ex-combattants dans le cadre de ses opérations de maintien de la paix. Un grand nombre d’entre eux se trouvaient dans des pays africains — plus de 72 000 en Sierra Leone, 100 000 au Libéria et 28 000 au Burundi et quelque 126 000 en République démocratique du Congo — où ils sont en cours de démobilisation.
Il est essentiel pour la stabilisation des situations d’après conflit de veiller à ce que ces ex-combattants ne reprennent pas les armes, a souligné en décembre Mark Malloch Brown, qui était alors Vice-Secrétaire général de l’ONU, lors du lancement par l’Organisation de ses nouvelles Normes intégrées de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).
Selon Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, “Si nous raffinons notre stratégie de DDR, nous pourrons mieux aider les ex-combattants à réussir leur réinsertion sociale.” L’objectif, dit-il, est de “faire en sorte qu’ils contribuent à une stabilisation accrue au lieu de constituer une cause d’insécurité."
À la différence des initiatives de désarmement et de réinsertion ad hoc qui ont caractérisé de nombreuses opérations de maintien de la paix passées, les nouvelles normes cherchent à favoriser une approche globale. Elles fournissent des orientations politiques, des directives et des procédures détaillées pour l’application de ces programmes de DDR, de l’étape de la conception et de la planification à l’intégration des problématiques concernant le VIH/sida, la parité entre les sexes et les jeunes. Ces normes ont été affichées sur le Web ().
De Freetown à Kinshasa
Pour mettre au point ces nouvelles normes, 14 départements et organismes des Nations Unies ont tiré les enseignements de plus de 15 ans de programmes de DDR à travers le monde. L’expérience acquise en Afrique a joué un rôle important à cet égard, du fait non seulement du nombre d’opérations de maintien de la paix engagées sur le continent, mais aussi en raison d’une initiative d’origine africaine visant à envisager le désarmement et la réinsertion sociale d’une manière plus systématique.
En juin 2005, le Gouvernement sierra-léonais et le bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique ont organisé à Freetown une conférence spéciale sur le DDR et la stabilité en Afrique à laquelle ont participé des experts de pays bailleurs de fonds et d’organisations internationales et régionales. L’accent a toutefois été mis sur le travail des 15 délégations africaines présentes qui comptaient dans leurs rangs des responsables gouvernementaux, des membres passés et présents de commissions nationales de DDR, des participants et ex-participants à des opérations de maintien de la paix, des bénéficiaires de programmes de DDR, des membres de forces armées, des représentantes d’associations de femmes ainsi que des membres d’organisations de la société civile et de communautés locales hébergeant des ex-combattants.
En comparant les succès et les échecs rencontrés en Afrique par les programmes de DDR précédents, les participants ont pu faire un certain nombre de recommandations clés. Ils ont notamment insisté sur la nécessité de porter une attention particulière aux besoins des femmes et des enfants enrôlés parmi les combattants et de veiller à ce que la réinsertion sociale des ex-combattants soit étroitement liée à des plans de développement économique et social à long terme. À l’occasion du lancement en décembre de ces nouvelles normes DDR intégrées, Joe Pemagbi, l’Ambassadeur de Sierra Leone auprès de l’ONU, a noté que la plupart de ces recommandations y avaient été incorporées.
Une deuxième conférence sur le DDR en Afrique, qui se tiendra à Kinshasa en République démocratique du Congo du 12 au 14 juin, permettra de promouvoir ces normes et donnera aux Africains la possibilité de tirer les enseignements de leurs propres expériences. Organisée par le bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique et le Gouvernement congolais nouvellement élu, la conférence examinera plus particulièrement les problèmes complexes que pose la mise en œuvre des opérations de DDR dans la région des Grands Lacs.