缅北禁地

Le 4 mars 2023, apr猫s 36 heures de n茅gociations finales intenses, l'ambassadrice de Singapour Rena Lee et le pr茅sident de la Conf茅rence intergouvernementale sur un instrument international juridiquement contraignant dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) sur la conservation et l'utilisation durable de la biodiversit茅 marine dans les zones situ茅es au-del脿 de la juridiction nationale (BBNJ), ont d茅clar茅 que le "navire a atteint le rivage".

L'annonce de l'ambassadeur Lee indiquait qu'un accord avait 茅t茅 conclu sur le texte d'un trait茅 historique sur la biodiversit茅 marine des zones situ茅es au-del脿 de la juridiction nationale, 茅galement connu sous le nom de "trait茅 sur la haute mer". Il s'agit d'un triomphe significatif du multilat茅ralisme, qui conclut un processus de 20 ans, dont une d茅cennie de n茅gociations.

Le trait茅 BBNJ comprend des r猫gles relatives 脿 la gestion de la vie marine, 脿 la r茅alisation d'茅tudes d'impact sur l'environnement et 脿 la cr茅ation de zones marines prot茅g茅es en haute mer.

Le secr茅taire g茅n茅ral des Nations Unies, Ant贸nio Guterres, a donn茅 le ton d猫s le d茅but de la conf茅rence 脿 New York. "Notre oc茅an est sous pression depuis des d茅cennies [...] [et nous] ne pouvons plus ignorer l'urgence oc茅anique", a d茅clar茅 M. Guterres.

Il a conseill茅 aux d茅l茅gu茅s de faire un "grand pas en avant pour contrer ces tendances destructrices et faire progresser la sant茅 des oc茅ans pour les g茅n茅rations 脿 venir. Ce trait茅 peut assurer la conservation et l'utilisation durable de la diversit茅 biologique marine de plus des deux tiers de notre espace oc茅anique vital".

Le r么le du groupe africain

脡tant donn茅 que les 脡tats africains n'ont gu猫re acc猫s 脿 la haute mer et qu'ils n'ont pas d'activit茅s directement li茅es aux ressources g茅n茅tiques marines (RGM), pourquoi l'accord BBNJ est-il important pour l'Afrique ?

Le groupe de n茅gociateurs africains a jou茅 un r么le important dans l'accord BBNJ, influen莽ant certaines de ses dispositions substantielles, en particulier sur les ressources g茅n茅tiques marines, y compris le partage juste et 茅quitable des b茅n茅fices.

Tout au long des n茅gociations, le groupe africain a soulign茅 l'importance d'un cadre global et holistique pour l'adoption de mesures de conservation et la garantie de l'茅quit茅 dans l'utilisation durable des ressources oc茅aniques.

Le groupe a ancr茅 sa position dans le principe de droit international du patrimoine commun de l'humanit茅, qui 茅tablit que les ressources de certaines localit茅s appartiennent 脿 l'ensemble de l'humanit茅, y compris aux pays en d茅veloppement.

Si l'accent a 茅t茅 mis sur le partage juste et 茅quitable des avantages tir茅s des ressources biologiques marines des zones situ茅es au-del脿 de la juridiction nationale, il est tout aussi important d'assurer la durabilit茅 des oc茅ans pour les g茅n茅rations actuelles et futures, conform茅ment 脿 l'objectif 14 du Programme de d茅veloppement durable 脿 l'horizon 2030.听

L'espoir d'un oc茅an sain

Ce n'est pas un secret que les entreprises de p锚che des pays d茅velopp茅s pratiquent la surp锚che dans les zones de haute mer adjacentes aux zones 茅conomiques exclusives des 脡tats c么tiers africains. L'accent mis par l'accord BBNJ sur la connectivit茅 茅cologique marine et d'autres mesures limitera cette p锚che ill茅gale non durable et non r茅glement茅e. Les 脡tats c么tiers africains, dont nous sommes 38, en b茅n茅ficieront grandement.

Assistance aux pays en d茅veloppement

L'accord pr茅voit d'aider les pays en d茅veloppement 脿 renforcer leur capacit茅 脿 pr茅parer, mener et 茅valuer des 茅tudes d'impact sur l'environnement (EIE). Cela permettra de s'assurer que les activit茅s en haute mer sont 茅valu茅es de mani猫re 脿 pr茅venir, att茅nuer et g茅rer les effets n茅gatifs sur l'environnement et 脿 prot茅ger et pr茅server le milieu marin.

L'accord aborde les questions essentielles des dommages transfrontaliers et des impacts cumulatifs, ce qui est important pour les 脡tats africains.

Gr芒ce 脿 la voix unifi茅e des 脡tats en d茅veloppement, des engagements concrets ont 茅t茅 pris en mati猫re de renforcement des capacit茅s et de transfert de technologies marines (CBTMT) afin de soutenir la mise en 艙uvre effective de l'accord.

En outre, le CBTMT s'appuiera sur les besoins et les priorit茅s des 脡tats en d茅veloppement, identifi茅s par le biais d'茅valuations des besoins, et y r茅pondra au cas par cas, au niveau sous-r茅gional ou r茅gional.

脌 la suite de l'accord, il reste 脿 accomplir les formalit茅s d'adoption par les 脡tats membres des Nations unies, les ratifications au niveau national et la mise en 艙uvre des dispositions essentielles par les parties. Ces t芒ches doivent 锚tre accomplies de mani猫re 脿 ce que les progr猫s r茅alis茅s jusqu'脿 pr茅sent ne soient pas compromis ou annul茅s. Soixante 脡tats membres doivent ratifier le trait茅 pour qu'il entre en vigueur, c'est-脿-dire pour qu'il produise des effets juridiques.

Lors du financement et de la mise en 艙uvre de l'accord, il est essentiel de reconna卯tre les besoins sp茅cifiques des 脡tats en d茅veloppement, notamment des petits 脡tats insulaires en d茅veloppement, des pays les moins avanc茅s, des pays en d茅veloppement sans littoral et des 脡tats c么tiers d'Afrique.

En conclusion, l'accord BBNJ est dans l'int茅r锚t de l'Afrique, mais sa mise en 艙uvre effective d茅terminera son impact r茅el sur les oc茅ans, les populations et la plan猫te.

Michael Imran Kanu est ambassadeur et repr茅sentant permanent adjoint de la Sierra Leone aupr猫s des Nations unies. Il est le coordinateur du groupe africain sur les BBNJ et le chef de file pour les MGR.听