Des fonds dans l'attente de projets viables, Ã la Banque africaine
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Des fonds dans l'attente de projets viables, Ã la Banque africaine
Alors que les projets d'intégration régionale souffrent d'une pénurie générale de financements, faute de bailleurs de fonds, ce n'est pas le cas à la Banque africaine de développement, a expliqué Cyril Enweze, son ex-vice-président, à ÌýAfrique Relance. "Le problème n'est pas vraiment le manque de ressources. Nous n'avons pas réussi à utiliser l'ensemble des ressources mises à notre disposition à la fin 2001." Plus de la moitié du budget de 200 millions de dollars dont disposait la Banque de 1999 à 2001 pour la réalisation de projets régionaux n'a pas été déboursée.
Les pays africains "n'ont pas agi de façon dynamique et constructive... pour proposer des projets viables et valables", a dit M. Enweze en mars à Afrique Relance, avant de quitter la BafD pour devenir vice-président du Fonds international de développement agricole des Nations Unies. Dans certains cas, les projets n'ont pas été mis en oeuvre car certains pays, qui n'avaient pas payé leurs quotes-parts à la BafD, étaient sous le coup de sanctions.
Dans l'ensemble, pourtant, le manque de financement a été le principal frein aux programmes d'intégration en Afrique. Fondée en 1964 en vue de promouvoir le développement économique et social sur le continent, la BafD a, dès le départ, cherché à remédier à la situation en privilégiant l'intégration régionale. Bien qu'elle ait pour objectif d'allouer 10 % de ses ressources financières annuelles à des projets multinationaux, l'institution n'a pas pu atteindre ce niveau en raison de dissensions politiques entre ses membres. La BafD octroie des prêts à des taux fortement réduits pour divers projets multinationaux concernant notamment les routes, l'énergie et les communications. Sa politique de prêts est établie en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, les prêts étant octroyés à la condition que les pays africains entreprennent des réformes économiques.
Pour que l'intégration se fasse sur le continent, affirme M. Enweze, les pays africains doivent remplir leurs engagements et appliquer les protocoles qu'ils ont signés. Le continent doit aussi créer un environnement favorable au développement d'un secteur privé dynamique.
Pour stimuler les échanges entre pays africains, dit M. Enweze, la BafD, de concert avec la Banque mondiale et le FMI, préconise de réduire les tarifs douaniers sur les importations. Mais nombre de pays hésitent encore car les tarifs douaniers sur le commerce extérieur sont une source importante de recettes publiques. Pour réduire cette dépendance, M. Enweze recommande aux pays de "commencer à fortement diversifier l'assiette fiscale, d'étudier les possibilités offertes par diverses taxations (impôt sur le revenu, taxes sur les ventes et taxe sur la valeur ajoutée).
De plus, dit-il, les niveaux actuels de dépenses publiques doivent être révisés. "Dans un certain nombre de pays, les dépenses de défense sont très élevées", note-t-il. "Ces dépenses sont-elles nécessaires dans des pays pauvres ? Dans certains pays, les subventions sont très élevées. Certaines sont inutiles. Pouvons-nous nous débarrasser de ces subventions ? Ou bien, pouvons-nous au moins cibler les subventions ? Nous devons évaluer l'efficacité des dépenses publiques."