Le Sommet du développement durable permettra de juger de l'engagement du G-8, dit Annan
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Le Sommet du développement durable permettra de juger de l'engagement du G-8, dit Annan
Le monde surveillera les dirigeants des pays les plus riches pour voir s'ils respectent les engagements qu'ils ont pris en faveur de l'Afrique, a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, à la clôture du sommet du Groupe des huit (G-8) à Kananaskis. La première grande épreuve, ajoute-t-il, sera le Sommet mondial sur le développement durable parrainé par l'ONU, qui se tiendra en Afrique du Sud, 'au coeur d'une région fortement touchée par la pauvreté et l'épidémie du VIH/sida et maintenant par une terrible sécheresse, et dont plusieurs pays sont gravement menacés par la famine'. Il a exhorté les dirigeants du G-8 à participer au sommet, prévu du 26 août au 4 septembre à Johannesburg.
Réduire la pauvreté et réaliser les objectifs du développement durable constituent le 'plus grand défi à relever en Afrique', a déclaré M. Annan dans une lettre qu'il a adressée au G-8 avant son départ pour Kananaskis. Et c'est "en Afrique que la solidarité internationale sera le plus nécessaire à leur réalisation."
Le Président Mbeki, hôte du sommet de Johannesburg, a pour sa part souligné combien il importait de veiller à ce qu'il débouche sur la mise en oeuvre des engagements pris il y a dix ans à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (le "Sommet planète Terre" de Rio). Il s'agissait notamment d'accroître considérablement les revenus des pauvres et les possibilités qui leur sont offertes, étant donné que la pauvreté a contribué pour beaucoup à l'exploitation excessive des terres agricoles, à la déforestation et aux pratiques préjudiciables à l'environnement en Afrique et dans les autres régions en développement.
"Les gens continuent de mourir de faim," a dit le Président Mbeki à la veille du sommet du G-8. "Les enfants naissent, grandissent et meurent sans pouvoir lire ni écrire. Nombreux sont les êtres humains qui n'ont pas accès à l'eau potable. Et les gens meurent de maladies curables. Le fossé entre riches et pauvres s'élargit au moment même où nous parlons."
Il incombe au premier chef aux dirigeants d'Afrique et des autres régions en développement de changer la situation, a déclaré M. Annan dans sa lettre au G-8. Des progrès ont été réalisés en Afrique, la plupart des pays ayant mis en place des systèmes démocratiques, et le nouveau programme africain, le NEPAD, se fonde sur une meilleure gouvernance, le respect des droits de l'homme et l'obligation de rendre des comptes. Pourtant, même les meilleurs efforts entrepris par les Africains ne suffiront pas s'ils ne reçoivent pas un appui international accru. M. Annan a recommandé une série de mesures concrètes à cet effet:
- Ouvrir les marchés du Nord à davantage de produits d'exportations provenant des pays pauvres en développement ;
- Accroître l'aide publique au développement par un apport additionnel de 50 milliards de dollars par an ;
- Accorder plus rapidement un allègement plus substantiel de la dette;
- Assurer l'accès de tous les enfants à l'enseignement primaire ;
- Contribuer à la lutte contre les maladies meurtrières telles que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.
Nul part, a dit M. Annan, ces mesures ne sont plus urgentes qu'en Afrique.